Le hockey n’est pas le foot, ni la formule 1 : il ne brasse pas d’argent. Comment alors arriver à se trouver une place à la télévision ?
Les compte-rendus télévisés des matches de hockey sont arrivés dans les années 2000 via les télévision locales. On se souviendra des caméraman et journaliste de Télé-Bruxelles qui montaient via une petite échelle sur le toit glissant en tôle ondulée de la tribune du Léo et donner tant bien que mal les trois minutes de compte-rendu des matches ucclois. Une seule caméra, avec le malheureux effet balayant qui donne mal à la tête.
Il y a sept ans, Manu Leroy entrait chez Telenet pour s’occuper de la partie business du sport. Ou plutôt, chez Woestijnvis, équipe sport de Vidéohouse qui offre ses images sur Playsport. Manu Leroy est une figure connue du hockey belge. Il passait toute sa jeunesse à Louvain (de 5 à 29 ans) et remportait le seul titre de champion de Belgique du club universitaire… au Dragons face au Léopold. Il était transféré au Dragons et y remportait deux nouveaux titres de champion de Belgique et trois médailles en EHL, entre 2009 et 2014. Avec 89 caps en équipe nationale, ce gardien très vif a fait les beaux jours du hockey belge.
Après sa carrière de hockeyeur, ce romaniste, titulaire d’un post-graduat en relation internationale, rentrait via Jacques Lechat dans l’équipe de Carl Huybrechts, le célèbre journaliste de la VRT. Puis il travaillait pendant 5 ans dans une agence de communication avant de se retrouver dans le giron de Telenet. « Il y a un peu plus de trois ans, nous avons revu l’offres sport de Playsport et nous avons eu l’idée d’y mettre ce que nous avons appelé les « strafste Belgen » : les sportifs Belges qui étaient les plus performants au niveau international et offrant au niveau national quelque chose d’attractif. Le hockey faisait des bons résultats et je n’ai pas manqué de le faire remarquer. Nous avons négocié avec l’ARBH qui était alors le seul interlocuteur; il n’y avait alors pas de représentation des clubs de DH. Et nous sommes partis pour un contrat de trois ans pour donner le hockey en direct le dimanche après-midi. »
Ce ne fut pas une mince affaire car les clubs de hockey n’étaient absolument pas équipés pour accueillir des retransmissions télévisées. « Chaque site était différent, avec des situations auxquelles nous avons du nous adapter : la pose de câblage, les tours, les emplacements pour les caméras, etc. Mais les choses vont changer. Nous avons par exemple reçu une demande du Victory, qui va installer un tout nouveau site, pour savoir comment équiper ses terrains en vue de futures retransmissions télévisées : nous avons envoyé une équipe et ils vont tout installer suivant les normes. »
Manu Leroy est en attente des clubs de DH d’un contact en vue de prolonger le contrat d’un nouveau bail. « Notre projet court sur 6 ans et nous allons en progressant de manière très positive. Pour 18,40€ par mois, le téléspectateur bénéficié d’un très large panel de sports. Et même les images dont les droits ont été pris par Eleven seront transmises chez nous (images des championnats d’Europe 2019 et 2021, et l’EHL). Je ne comprends pas bien ceux qui veulent obtenir les images par des sites pirates alors que nous travaillons beaucoup pour offrir le meilleur. » Et de soupirer devant ce manque de Fair-Play et de Respect. « N’oubliez pas qu’il y a 5 ans, on ne voyait pas le hockey. »
Cette année, Leroy se trouvera devant une nouvel interlocuteur. Le HHDC représentera désormais les clubs de division Honneur face à Play SPort : « Toutes les fédérations sportives ont leur Ligue Pro, le hockey était un des derniers sports à ne pas l’avoir. Pour nous, c’est important d’avoir un seul interlocuteur pour mettre en place le projet. Les clubs sont propriétaires de leur image. Il y a des normes à respecter et c’est évidemment avec eux que nous devons discuter et trouver un modus vivendi. Par exemple, les heures de retransmission à 15.00hr ne sont pas les meilleures : il y a une très forte concurrence avec le cyclo-cross et le foot ou la formule 1. Midi serait une meilleure heure car personne ne ‘joue’ à cette heure. Il y a une grosse différence entre passer sur la première chaine ou la sixième. Les chiffres sont parfois très inégaux; les matches en clair que nous avons donné du hockey ont enregistrés plus de 100.000 spectateurs en Flandres.
Un fameux coût et de gros avantages
Monter une retransmission n’est pas donné. Outre le camion de régie et de captation, il faut poser les câbles, installer les tours et la cabine des commentateurs, placer les 6 caméras. On compte une moyenne de 15.000€ par match, les play-offs demandant plus de moyens-jusqu’au double-. Ce qui fait monter la note à environ 400.000€ par saison. Les images sont distribuées gratuitement à des télévision comme la RTBF ou la VRT. « L’image du hockey s’en trouve bénéficiaire. Tous les matches sont codés suivant le logiciel ‘sportscode’ et les clubs comme les arbitres peuvent ne bénéficier via une App qui se trouve sur le site Play Sport. » Un plus pour les clubs et le hockey.