Fin de l’entretien avec Robert Lycke qui avait réagi à l’éditorial : il faut faire quelque chose. Dans la première partie de cet entretien, il avait expliqué l’importance de la géopolitique qui a influencé l’élection du nouveau président de la FIH. Dans la seconde partie, il se penchait sur la responsabilité et le fonctionnement de l’ARBH dans ce cadre.
Il complète le passage en revue des points exprimés dans le fameux éditorial.
Pas possible d’aller plus loin
Parmi les arguments qui ont été avancés par les deux candidats à la présidence, on trouve la nécessité de passer à des terrains sans eau. Comme nous l’avons signalé dans un article où nous avons demandé l’avis de Jean Willems, administrateur de Domo, on n’arrivera sans doute jamais au tapis sans eau ou du moins sans que l’eau ne joue son rôle. Rien que sous nos latitudes, il est impossible d’avoir un terrain sans qu’il ne pleuve dessus et il faut donc tenir compte du fait qu’il sera mouillé ou sec suivant le temps qu’il fait. « J’ai eu à étudier cette problématique des terrains : je pense qu’on est arrivé au bout de ce qui est possible en terme de fibre. Par contre, on n’a jusqu’ici envisagé que deux types de surface : une sans sable, l’autre avec sable. Le sable se tassait au fil du temps et devenait dur comme du béton, en étant aussi abrasif; il déchirait ou détruisait la fibre. On n’a jusqu’ici pas travaillé pour remplacer le sable par une autre matière. Il y a certes les fameuses boulettes de pneu, qui ont été remplacées dans nos pays par des boulettes de liège. Mais il doit y avoir moyen de trouver un substitut à cela pour rendre le tapis glissant comme un mouillé. » Les recherches selon lui ne doivent pas se situer rien que sur les fibres ou les sous-couches. « Et en plus, il faut que le tapis coûte moins cher sinon, on n’a arrivera pas à doter les pays moins riches d’une surface payable. On doit travailler non seulement sur le type de tapis mais aussi sur son prix. »
Représentativité des clubs et des pays
A la fin de notre Edito, nous évoquions le fait que des pays n’ayant pas d’équipe nationale, pas même de club ou à peine un unique terrain, ont le même poids au niveau des votes que l’Inde ou les Pays-Bas. Robert Lycke souligne que ce n’est pas un système nécessairement bon : « Même si c’est la Démocratie, il y a des soucis à se faire au niveau de la représentativité des tous petits pays qui n’ont aucune expérience dans notre sport et dans son développement. En Belgique, au sein de l’ARBH, le système utilisé pour les votes des importantes décisions au sein des assemblées générales donne de l’importance aux grands clubs. L’attribution des voix est proportionnel au nombre de membres. » Effectivement, si dans le temps les gros clubs avaient 12 voix, le règlement actuel attribue 1 voix pour chaque club qui possède au moins une équipe en compétition nationale et jusqu’à 5 voix pour les clubs de plus de 1.000 membres. « On peut en tout cas se poser la question s’il est bien prudent de voir les votes fonctionner comme ils l’ont fait lors des dernières élections. »
Opinion publique
Robert Lycke en vient finalement au coût du hockey et aux frais qu’occasionne le hockey par le fait qu’il se joue sur des terrains très chers. « Le réveil se place sur différents sujets dans l’opinion publique. L’écologie en est un, la pauvreté et le coût de la vie en sont d’autres. Cela bout dans certains pays et je pense qu’il faut s’inquiéter de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde. » Il n’en reste pas moins que le sport permet l’amitié entre les pays et que cela aussi doit être pris en compte.