Vous allez passer un bon moment : vous prenez un livre, vous vous installez dans votre fauteuil préféré, vous prenez une bon verre de Saint Emilion et vous mettez en douce le CD « Préférences » de Marc DC; le pied. Marc DC, un chanteur qui avait auparavant pour toute connaissance musicale celle du sifflet.
Ascension fulgurante
Marc Decroupette s’est mis au hockey à l’âge de 14 ans en s’inscrivant à l’OIA, club aujourd’hui disparu. Il débute alors en Scolaires 5. Mais il montre directement des qualités qui vont le faire passer en scolaires 3 puis 1 avant de monter en équipe première à l’âge de 17 ans, en division 3 de l’époque (actuelle Nat 2). Il jouait d’abord dans le jeu pour ensuite remplacer Patrick Dekelver au poste de gardien, ce dernier allant jouer en Nat 1 de l’époque au White Star. Il jouait 4 ans en première avant de passer au Waterloo Ducks qui venait de se constituer (fusion être le Ducks et le Waterloo). « J’ai joué longtemps en première avant l’arrivée de Cédric De Greve dont on connait la brillante carrière et qui a pris ma place. J’ai alors joué en Réserve avant que le Racing vienne me chercher en 1994 : j’ai joué un an avec eux dans le noyau de la D1 (la DH d’alors), avec Bernard Mester comme coach; malheureusement, on est descendu. Puis j’ai joué au Zaid, ensuite je suis retourné au Watducks, avec un détour au Polo puis à Namur (2 saisons). Je suis toujours au Wat’ en Master. »
Equipe militaire
Marc Decroupette a connu l’équipe nationale militaire en 1991. « J’ai disputé deux championnat d’Europe. Avec des sorts assez identiques quant au déroulement de la sélection des gardiens. Le premier au Mechelse. J’étais troisième gardien et le matin du départ, au bus, le premier gardien était en retard. Bernard Dumont qui était le coach, était intraitable. Le 2e devenait 1e et moi je partais comme 2e gardien. Au premier match contre la Hollande, le 1er gardien rate la balle qui saute au-dessus de son sabot; il le met dehors, je monte et je fais un match de feu. Je réalise un tournoi d’enfer et on gagne la médaille de bronze. L’année suivante, c’était à Fontainebleau. Au premier match, c’était moi premier gardien et je me retrouve devant deux Allemands : je fais le mauvais choix et on prend un but. C’est moi qui suis sorti pour le 2e gardien ! Bernard Dumont était terrible, mais je ne lui en veux pas. »
De bons souvenirs comme arbitre
Devenu arbitre en 1995, il gravit rapidement les échelons avec quelques finales en outdoor Dames et Juniors ainsi qu’en salle. « Puis, la Fédé a probablement trouvé que je prenais de l’âge et que je n’étais pas assez disponible et qu’on devait faire place aux jeunes; j’arbitrais en Nat 1 Messieurs et il y eu un fameux Lara-Sukkelweg que je sifflais avec Jacques Vanden Ende : ça s’est très mal passé avec à un moment donné 7 suspendus en même temps. Après le match, Alex de Chaffoy qui jouait avec le Lara, est venu me serrer la main après le match en s’excusant. J’ai d’excellents souvenirs et j’ai effectivement sifflé à plus haut niveau en salle en DH et en tournoi à l’étranger. »
Les arbitres bien cotés
L’expérience internationale de Marc Decroupette confirme que les arbitres belges sont très bien cotés à l’international. « C’est vraiment remarquable. Quand je vois la qualité générale, il n’y a pas photo : on est très bons. On a Laurine Delforge qui a été numéro 1 mondiale. On a plein de filles bien considérées. En Messieurs, oui, on a eu le regretté Eric Denis, on a eu quelque arbitres qui auraient pu aller plus haut mais qui ont dû arrêter ou qui ont eu des soucis personnels. Certains ont succombé à l’alcool si bien que la Fédé belge nous avait interdit de boire un seul verre; le CA nous l’avait interdit parce qu’elle avait eu des soucis précédemment. J’ai arbitré à plus haut niveau en salle Mon premier tournoi international était à Cambrai où j’ai arbitré, l’Australie, la France et la Belgique. J’ai été envoyé en Turquie (2007) par l’EHF et à Mannheim (2009): une carrière courte. »
Et puis MO
« Tiens, ça s’est pour toi ! » L’expérience aidant, il se fait proposer de passer les examens de juge international qu’il réussit en 2017 aux Pays-Bas. « Je suis désigné pour un tournoi à Moscou. C’était le départ d’une bonne douzaine de tournoi dont le sommet avec l’Euro indoor d’Anvers et l’EHL au Dragons et le qualif EHL à Giezno en Pologne. Que de bons souvenirs. » Le job de MO est assez ingrat mais passionnant. « Oui, on apprend énormément, humainement aussi. Ce n’est pas un job facile. Il faut plus qu’une paire d’yeux. Il faut du contrôle, du sang-froid, de la répartie, bien connaître son règlement. Le gros problème, c’est qu’en Belgique, le MO n’a pas beaucoup d’autorité et certains coachs l’ont bien compris : ils peuvent faire n’importe quoi, ils savent bien que cela n’aura pas de conséquence; en international, pas question pour le banc de manifester son désaccord. Ça, c’est la partie la plus difficile du job. Les accès d’humeur sont compliqués à gérer : on les connaît ceux de qui ça vient. L’approche est différentes avec les coachs qui sont bienveillants et conciliants. Il y en a qui te snobent, te dénigrent, te considèrent comme des m… ; alors là, je passe par des intermédiaires de l’équipe, du banc. Ce que redoutent les MO de la part de certains bancs, c’est parfois les humiliations. »
Attitudes
L’attitude des MO dépend des circonstances. « On doit s’adapter en fonction des coachs. Je m’adapte suivant les réactions mais il faut parfois être strict alors que je préfère être là pour aider. »
Et chanteur
« J’ai toujours aimé chanter, faire des sketches. Il y a une petite vingtaine d’années, mes amis m’inscrivent à mon insu à un karaoké. Ils s’attendaient que ce soit une cata mais finalement, tout le monde a trouvé que c’était pas mal et même le DJ m’a dit que j’avais un certain talent. Alors, je me suis inscrit à une école de chant que j’ai suivie pendant 6 ans. J’ai aussi joué dans des comédies musicales, notamment au théâtre Molière. Puis j’ai monté les échelons dans diverses structures. Je suis rentré dans l’association Cab’artistes dont je suis devenu président il y a deux ans. Cette association est sise au Petit Chapeau Rond Rouge qui a ses locaux au Collège Saint Michel à Etterbeek. » Son entrée au café-théâtre a attiré un chanteur professionnel qui est également producteur : Ludovic Tournay qui a un studio d’enregistrement. « Il m’a aidé et on a pris une dizaine de grands morceaux de grands artistes que j’ai reprises à la façon crooner. » Préférences est sorti il y a deux mois et connaît un joli succès. « Ca m’a pris un an et demi pour le sortir. C’est un CD qu’on peut commander via facebook. » Il vous en coûtera 15 euros…