La nouvelle a surpris l’intéressé lu-même qui, même s’il avait fourni de bonnes prestations dans ses récentes sorties internationales, ne pensait pas être versé directement du Center Panel (le 2e niveua FIH) au Leading Panel (le plus haut niveau FIH).
Très tôt arbitre
« J’ai le sang vert ! » Michaël Dutrieux est depuis toujours membre de la Rasante. Il a joue pendant 7 saisons en équipe première alors que la Rasante évoluait en Nationale 1. A 22 ans, il quitte ce noyau pour se consacrer plus directement à l’arbitrage. Nommé national en jeunes en 2012, il monte en DH en 2015. Il avait déjà été remarqué, lauréat du Sifflet d’Or Espoir en 2015 et monté à l’international en débutant par un Nations à Breda en U21, puis la coupe du Monde Junior à Bhubaneswar, plusieurs Coupe du Sultan en Malaisie et des Trophy et Challenge européen des clubs, pour finir par une saison 20232024 très chargée. « Oui, j’ai eu les championnats d’Europe à Monchengladbach, le final 8 de l’EHL et la Nation’s Cup très récemment. J’ai reçu de bons rapport pour ces compétitions. J’ai eu la chance de suivre la formation UDP durant la quelle j’ai pu voir pas mal de tournois et j’ai eu deux mentors qui m’ont fort aidé. Oui, cette formation et le fait d’arbitrer des gros tournois m’ont permis de m’améliorer, mais c’est très progressif. Il est vrai aussi que l’arbitrage belge a été reconnu au niveau international grâce au travail de la cellule internationale menée au départ par Eric Denis; après son décès, Vincent Loos et Greg Uyttenhove ont pris le relais et maintenant que Peps Van Besien est rentré au niveau des Umpire Manager à haut niveau, nous sommes écouté à l’international. On est enfin remis à notre place à ce niveau alors que nos deux équipes nationales sont au sommet. »
Pas si sévère que ça
Dutrieux n’est pas un arbitre qui laisse passer beaucoup de choses. « Oui, je suis sévère techniquement et je ne laisse pas passer beaucoup de choses. Les Umpire Manager qui m’ont jugé ont souligné ma très bonne technique. J’ai eu des indications au niveau de la gestion et je me suis fort amélioré selon eux. La progression touchait à la gestion du jeu et le résultat est celui que vous connaissez. »
La carte rouge que Dutrieux a donnée en finale de l’EHL a marqué. « Oui, en sortant pour une carte, Tom Grambusch m’a envoyé une insulté bien sentie et je n’ai pas laissé passer. C’était la première rouge de ma carrière ! Le responsable du tournoi a demandé à entendre la bande son du match, et après nettoyage, l’insulté a été clairement relevée. C’était OK pour la direction. Je ne suis pas sévère au niveau carte; au début, j’ai du en donner pas mal, mais avec l’expérience, l’âge, on gère différemment et je suis plus compréhensif sur certaines réactions. »
A 33 ans, ce directeur financier (CFO) d’une société de télé-communication vient de connaître une grosse année, ponctuée d’une grosse promotion FIH, et veut continuer à fond dans le championnat belge.
Trop peu
Malgré cela, Michaël Dutrieux sent une certaine lenteur dans le développement de l’arbitrage au sein de la Fédé. « Les choses bougent, c’est sûr. Mais c’est plus lent que le reste en Belgique. Et il faut mettre les moyens. On attend du développement et en tout cas le plus rapidement possible. » Le championnat belge est l’un des meilleurs au monde et il est de qualité : « Cela nous aide pour l’international. Mais on manque de profondeur. Les plus expérimenté sont peu nombreux alors que beaucoup de jeunes arrivent et qu’il faut les encadrer; parfois, ces jeunes sont obligés de monter un peu plus vite qu’il ne faudrait. Il y a de la densité au top du championnat, moins plus bas. Et nous manquons de coach : il y en a trop peu, trop peu de support, trop peu de moyens. »
Question ambiance, le Sifflet d’Or Espoir ne voit pas d’hostilité envers l’arbitrage. « Certes, il y a des débordements, je n’ai pas l’impression que c’est catastrophique; il y a certains comportements qui ont fait l’objet de rapports et malheureusement, ils n’ont pas été suivis de sanctions appropriées à mon goût. L’ambiance s’est améliorée par rapport à il y a quelques années. Je ressens une fierté par rapport au travail de la cellule arbitrage, il manque tout de même de moyens comme je l’ai dit. »
Le futur
Michaël Dutrieux va donc reprendre le championnat en attendant les prochaines désignations internationales qui devraient concerner l’EHL ou la Pro League. « Comme objectif, je veux continuer à performer. Au niveau des grands tournois il y a peut-être le Mondial de 2026 mais c’est peut-être un peu tôt; je ne sais pas, cela ne dépend pas que de moi. Les JO ? c’est un rêve mais pas un objectif immédiat (sourire). »
En attendant, la Belgique compte un arbitre majeur de plus : chapeau !