Michaël Pontus vient d’être nommé dans la plus haute catégorie d’arbitre en salle. A 33 ans, ce papa d’une petite fille, informaticien employé à l’ARBH, a tout pour faire une brillante carrière. Déjà numéro 1 en salle en Belgique, il est avec Sébastien Michielsen et Michael Dutrieux l’avenir de notre arbitrage au niveau mondial. Il possède le même titre en outdoor, alors que deux étapes supplémentaires existent au-dessus de celle d’International Elite : la Pro League Panel et la World-JO Panel.
Ayant débuté à l’Avia où son papa était secrétaire et sa maman jouait, il faisait un break de 5 ans après sa première année de U14. Il revenait au hockey à l’âge de 19 ans… comme arbitre. Il sifflait son premier match de DH en 2012 et devenait international en 2014 : d’une part en salle lors d’une coupe d’Europe B en Suisse et d’autre part en Allemagne lors d’un 4 Nations. Il a aujourd’hui acumulé 27 capes en indoor et 33 en outdoor. Avec un Euro A à Anvers et à Berlin, un KO8 en EHL et 2 Euros U21, ainsi qu’un 4 Nations en Nouvelle-Zélande.
Un trou derrière Greg
Après l’arrêt de Grégory Uyttenhove et de Sébastien Duterme, la Belgique s’efforce de pousser la relève. En outdoor, les Red Lions étant au top mondial, il faut se dépêcher de monter de catégorie pour arbitrer dans les grandes compétitions. « En salle, il y a moins d’arbitre et j’ai pu progresser plus vite. Je suis déjà installé depuis longtemps et mon objectif reste un Mondial. Et bien sûr en outdoor, les JO et la coupe de Monde. Comme tout athlète de haut niveau. Il faut de la disponibilité, un employeur conciliant; et là j’ai de la chance puisque je travaille à la Fédé. Mais il faut bien organiser son travail et avoir une famille qui accepte les absences. C’est plus facile en salle car on ne part de 4 à 5 jours; en outdoor, c’est pour une semaine et demi au moins. Et tout cela est bénévole : investir dans une carrière, c’est faire des sacrifices. »
Les enjeux financiers et autres
Mika a beaucoup de bons souvenirs. « On rencontre des personnes d’autres pays, d’autres cultures : c’est très riche. Voyager pour pratiquer son hobby n’apporte que de bons souvenirs. Mais pour arbitrer, il faut être solide mentalement. J’ai eu des moments de frustration. Obligé de distribuer des cartes parce que les uns et moi, on ne se comprend pas, ce sont des mauvaises expériences. »
Pontus a eu des prestations à faire dans certains pays de l’Est où les enjeux sont parfois énormes. Notamment en terme de promotion de division ou de relégation. « Certaines équipes sont composées complètement de membres de l’armée ou de la police, entre autre. Il y en a qui ont des bonus qui leur sont promis et ces enjeux financiers les portent à se battre différemment : ils le font savoir. Dans certains pays, le patriotisme est poussé à l’extrême. Certaines équipes le cachent bien, d’autres pas. Il y a parfois des insultes mais la fédération internationale est très stricte. Et puis après , il y a des excuses : le hockey reste le hockey. »
La salle excellente école
Michaël Pontus incite les jeunes à passer par l’arbitrage salle. « C’est un arbitrage plus difficile que l’outdoor. Il demande une concentration totale permanente pendant les 4 fois 10 minutes. Il faut constamment anticiper, avoir deux coups d’avance comme aux échecs. Cela va très vite. Avantage aussi, on arbitre deux rencontres en suivant : cela permet de se corriger dans la 2e rencontre; ainsi on acquiert rapidement de l’expérience. C’est un bonus qui est très complémentaire pour le hockey outdoor. »