Voilà qui ne va pas simplifier les choses pour la construction du stade de Wavre : la FIH veut que la coupe du Monde de 2026 soit jouée sur des terrains ne demandant pas d’arrosage.
La FIH se veut écolo
C’est un débat qui dure depuis des années, même depuis plus de 20 ans. L’arrivée des mouillés a été saluée comme une énorme progression pour la communauté des joueurs, accélérant le jeu, le rendant plus confortable et moins dangereux, préservant les articulations. Mais pour certains pays, voir des dizaines de milliers de litres d’eau dispersés sur ces tapis causait des soucis, surtout dans les pays de la ceinture chaude du globe. Gaspillage, luxe extravagant. Mission a été donnée aux fabricants de tapis de trouver une solution exigeant moins d’eau. Et pour 2026, plus une goutte ! Wavre et Wagener stadium devront donc trouver un fabricant qui mette au point un tapis glissant mais sans eau. La question est posée : va-t-on y arriver ? Sans doute non. Ou alors le hockey va devoir s’adapter et revenir aux anciennes structures tendant vers le semi-sablé.
On a fait des progrès
Jean Willems est administrateur de Domo Sport Grass et spécialiste des tapis synthétiques depuis plus de 20 ans. Il a connu toutes les évolutions des mouillés. « Aujourd’hui, on arrive à limiter l’arrosage à 1 millimètre d’eau et une conservation de l’humidité pendant plusieurs jours. C’est déjà beaucoup mieux qu’avant où il fallait arroser le triple avant chaque match. Ne pas mouiller un terrain, on n’y arrivera jamais. Il faudrait alors trouver une autre fibre plus glissante mais alors se posera le problème de la pluie qui rendrait alors le terrain injouable. » Jean Willems souligne la propriété de l’eau qui est irremplaçable.
Retour au semi-sablé
Faut-il retourner en arrière et trouver une solution ressemblant au semi-sablé d’antan, qui, quand il était mouillé ou humide grâce aux intempéries, permettait à la balle de bien glisser ? Reste alors le problème du rebond qui change avec le taux d’humidité et donc le temps qu’il fait au moment du jeu. « Une autre solution a été explorée qui est un terrain avec une couche de souplesse mélangée avec des cailloux; mais alors on crée une solution encore moins écologique que les tapis dernières générations qui sont recyclables. Pour être écolo, on construirait des trucs qui polluent ! Non, évidemment. »
Reste aussi à adapter les spécifications pour protéger les joueurs. « Il faudra changer ces spécifications en ce qui concerne la rotation des pieds, le fait de ne pas rester accroché, de ne pas se brûler en cas de chute, etc. C’est très complexe. »
Effet d’annonce
Jean Willems espère bien sûr avoir des terrains les plus écologiques possibles mais reste réaliste. « Il y a un besoin mondial de terrains pour des pays complètement différents au niveau climat. On n’arrivera pas à l’arrosage zéro. Regardez les terrains de foot qu’on doit arroser pour les rendre jouables; en été, c’est du béton et pour garder le gazon jouable, il faut de l’eau. Avec 6.000 litres d’eau sur les derniers terrains synthétiques, on peut jouer plusieurs jours : je pense que c’est un beau progrès. » Effectivement acceptable au niveau écologique, d’autant que cette eau est récupérée par les pluies via des citernes.
A suivre…