Il n’avait pas parlé jusqu’ici, après la terrible désillusion de Changzhou et la défaite aux shoot-out des Red Panthers contre la Chine. Les JO de Tokyo ne seraient pas pour les Belges.
Niels Thijssen ressent toujours la douleur de l’élimination. « Cela va prendre des mois pour oublier cela. Le sport peut être dur, et c’est le cas pour nous. Mais il faut regarder vers l’avant et mettre de l’énergie dans la suite. »
La suite, c’est le départ vers Down Under le 17 janvier pour un triptyque Australie-Nouvelle Zélande-Chine avec 22 joueuses pour la seconde Pro League. La Belgique y a une cinquième place à défendre. Mais ça, c’est le futur. Jusqu’ici, pour seul débriefing, nous n’avons eu que ce communiqué annonçant des remaniements et un plan pour Paris 2024. Thijjsen a accepté de revenir sur la défaite en Chine.
Debriefing
« Difficile de résumer en quelques mots le débriefing que nous avons fait entre nous. Avant le départ vers le qualificatif olympique, nous nous étions réunis pour évaluer le travail qui avait été réalisé depuis deux ans et demi. Le ‘process’ était positif, tant au niveau équipe qu’individuel. Mais après la Chine, on a bien dû constater qu’il y avait quelque chose de raté. Ca reste du sport. Le premier match fut bon, le second mauvais. Notre mental fut mauvais et notre adversaire fort. Il y a donc des leçons à tirer de cela. »
Le premier match fut gagné 0-2 par les Red Panthers : « Oui, on aurait dû en marquer un troisième, on a eu les occasions; la gardienne chinoise était vraiment forte. »
Le second match fut perdu 2-0 et 2-1 aux shoot-out : « On n’a pas réussi à jouer avec la même liberté qu’au premier match. Le plan était de jouer vers l’avant mais cela n’a pas réussi. J’ai déjà rappelé les consignes après le premier quart-temps, puis à la mi-temps. Un second match dans cette configuration est toujours compliqué et on l’a vu pour les autres rencontres. Vu de loin, c’est facile de dire qu’il faut pousser une gueulante ; ce n’est pas mon style et ça n’aurait servi à rien. Tout le monde savait ce qu’il fallait faire. Les consignes ont été données, j’avais des leaders sur le terrain (Ju, Babs, Jill, Ash), mais elles n’ont pas pu inverser les choses. Mais c’est aussi le staff qui est fautif dans cette défaite. Il y avait la pression, la Chine a joué à 11 sans gardienne. »
Le mental
L’absence de Jef Brouwers et la faillite mentale de l’équipe a frappé les esprits. « Je ne pense pas que la présence de Jef aurait pu changer le cours des choses. Je comprends les conclusions tirées de l’extérieur en voyant cette différence de comportement entre les deux rencontres. Le plan était prêt pour toutes les circonstances. »
Les shoot-out
C’est à nouveau une élimination aux shoot-out qui a privé la Belgique des JO. « Les deux keepers ont joué fantastiquement bien. Aussi bien Ash que la Chinoise. Les deux équipes ont connu des difficultés à les jouer. On n’a pas de grandes joueuses pour donner les shoot-out. On me dit que d’autres devaient tirer, mais je n’ai pas le choix : il y a des joueuses qui ne veulent pas les donner. C’est l’histoire de ces joueuses et je ne peux pas y faire grand chose. La préparation passe par l’inclusion de cette phase dans notre championnat ; cela nous procurerait plus d’expérience en la matière. Et il ne faut pas oublier non plus que je ne suis pas près des joueuses lors des shoot-out : la règle veut que c’est la manager qui est avec les joueuses. »
Virer le coach
Le staff a été remanié et Simon Letchford n’en fait plus partie. Il n’est pas remplacé. Sur les feuilles FIH de la prochaine Pro League, Adam Commens est indiqué comme coach adjoint : il s’agit en fait d’une présence administrative; il reste le High Performance Manager. « Je sais qu’en cas d’échec, il est logique qu’on pense à se séparer du T1. Je comprends que c’est la première question que l’on se pose. Avec Adam, il y a eu un passage en revue très approfondi de tout ce qui compose l’équipe. Il en est ressorti que l’on garde la confiance en moi. Au total, ce sont les deux ans et demi qui ont pesé dans la décision et pas seulement les deux rencontres en Chine, même si c’est l’aboutissement du processus. »