« Wage !« , c’est ce cri que Patrick Hermans faisait résonner sur la plaine de l’avenue des Grands Prix lorsque Caroline Wagemans était encore en Nationale 1 avec l’Orée. « C’est lui qui m’a donné ce diminutif… »
A 33 ans, elle a décidé de raccrocher le stick, du moins en outdoor.
Débutant à la Rasante, la petite Caroline jouera la plus grande partie de sa carrière à l’Orée, entre 1995 et 2013.
Caroline à la Rasante, qu’elle devait quitter car les équipes mixtes devaient disparaître.
C’est alors que Xavier De Greve la faisait venir au Waterloo Ducks et que ses qualités de battante et d’athlète éclataient au grand jour. « C’est vrai que j’ai commencé au plus haut niveau très tard. J’ai fait tout très tard, très vite. » En 2016, elle était sélectionnée en Red Panthers à l’âge de 28 ans; elle participaient aux deux tournois qualifiant pour les JO de Rio. « A la World League à Brasschaat, on ratait la qualif pour 34 secondes et ces terribles désillusions aux shoot-out contre la Corée et le Japon. C’est mon plus mauvais souvenir en hockey. Nous avions une seconde chance à l’Euro de Londres, mais ce fut sans espoir. » Wagemans revêtait la tunique tricolore à 21 reprises avant de faire le choix de se concentrer sur son métier d’ergothérapeute. « Je ne pouvais pas combiner les deux et j’ai dû faire un choix. Rater ces JO était un coup très dur. »
Les titres du Wat’
Avec son transfert vers Waterloo, Caroline Wagemans va accumuler les titres. Tout d’abord en outdoor en 2018. Mais ce sera en salle qu’elle va s’illustrer en raflant 1 titre de championne avec le White Star, puis 3 titres avec le Watducks : « C’était incroyable avec ces titres obtenus aux shoot-out. Jusqu’au bout du suspense. Et puis le titre en plein-air avec tous ces spectateurs venus nous supporter; quels souvenirs. »
Elle rejoint les indoor Red Panthers et connait alors des joies comme celle du titre à Uccle où la Belgique remportait touts ses rencontres. Comme coach, elle décrochait en 2019 le titre avec les U19 du Wat’. « En coupe d’Europe cette année, nous avons connu une grosse désillusion, battues contre l’Autriche pour échapper à la descente en division B. Je pensais arrêter en salle aussi mais l’opportunité de connaître la coupe du Monde à Liège début 2021 me fait réfléchir. Jouer un tel tournoi devant son public, c’est extraordinaire. je ne sais pas encore si j’y vais mais c’est vrai que de se consacrer uniquement à la salle serait une belle opportunité. »
En attendant, Caroline Wagemans se consacre avec coeur à la rééducation de patients sortis de leur hospitalisation après avoir contracté le Covid-19. « C’est une atmosphère très anxiogène. Je n’ai pas peur, nous sommes maintenant bien protégées, même si les protections ont mis du temps à venir. Nous sommes actuellement les seuls liens avec les patients, c’est gratifiant; ils rendent nos journées plus belles. »
Le hockey, un épanouissement
Au bout de 28 ans de hockey, Wage retient toutes les rencontres qu’elle a faites : « Le hockey, c’est une école de vie, on se dépasse, on se surpasse on fait des choses faciles ou difficiles : quel épanouissement ! »
Wagemans était une des très bonnes joueuses au niveau physique; increvable sur le terrain, elle est toutefois impressionnée par le niveau des nouvelles jeunes qui arrivent. « Ce sont de belles machines; les matchs sont plus rapides et plus physiques. Avec ce meilleur physique, les joueuses restent lucides plus longtemps, plus réactives et prennent les bonnes décisions. Par contre, le championnat actuel est moins attractif. On fait des efforts toute la saison alors qu’il ne faut en fait être prêt que pour les quarts de finale. Il n’y a pas de récompense directe pour le travail fait en permanence. Ce championnat n’est pas représentatif du bulot réel. »