Pour des shoot-out en championnat ?

La nième déconvenue des Red Panthers en compétition des shoot-out à Paris a relancé le débat de la préparation de cette phase cruciale en championnat. Les Panthers ont manqué 3 fois les JO (2 fois à Brasschaat et 1 fois en Chine), une médaille d’argent (contre la Chine) et une médaille de bronze (contre l’Argentine) à Paris, 2 fois une qualification directe via la World League à Bruxelles, 1 fois un quart de finale en coupe du Monde à Londres…
Déjà en 2017
En dressant le bilan de la World League  disputée à la Rasante en 2017, Serge Pilet annonçait que Adam Commens et les staffs allaient travailler dur pour analyser tout cela et pour trouver les solutions pour justement gagner ces matches comme ce quart de finale contre la Corée. « Serge Pilet remarque que beaucoup de choses se sont décidées sur des détails; c’est là-dessus que des progrès doivent être faites. « On marquait un de nos 5 pc contre la Corée, on termine 4e. On perd aux shoot-outs avec nos filles : il faut voir avec elles pourquoi. En U21 boys, on arrive en finale après avoir gagné deux fois aux shoot-outs. Nous, fédération, on est en droit de se poser la question si on ne doit pas accorder plus de place à ces shoot-outs en championnat : pour chaque rencontre se terminant par un nul, on tirerait les shoot-outs qui accorderaient un point supplémentaire au vainqueur. » Dès ce mois de septembre ? « C’est un peu tôt. » Mais pourquoi pas ? »
7 ans plus tard, le même discours va être tenu pour ces JO. En 7 ans, rien n’a changé semble-t-il…
Pour des so en championnat
Nous avions déjà écrit à ce sujet en 2019 championnats : faut-il des shoot-out ?
Vos réactions parvenues à la rédaction sont à nouveau dans ce sens.
Qu’avons-nous remarqué lors de ces Jeux Olympiques à Paris.
1. Les shoot-out ne sont pas une loterie
2. Le shoot-out est une technique de hockey aussi bien pour le tireur que pour le gardien. Quand on voit ce qu’ont sorti Pirmin Blaak et Jiao Ye, on remarque indiscutablement que le dernier rempart est préparé. Quand on voit les techniques des joueurs et joueuses, on remarque indiscutablement que ceux-ci sont préparés.
3. Le stress d’un shoot-out est incroyablement élevé et certain(e)s n’y sont visiblement pas préparés. La perte des moyens est indiscutable et une préparation psychologique est indispensable.
Simulation
Un lecteur a fait une simulation de ce qu’auraient pu être les championnats Honneur Messieurs et Dames de la saison dernière 2023-2024 si l’on avait instauré, comme en Pro League, une séance de shoot-out pour un point supplémentaire en cas de match nul.
Messieurs

En Messieurs, il y a eu 31 matchs nuls pour 132 joués, soit ±23%. En comptant que chaque équipe aurait pu gagner la séance de Shoot Outs, ce qui est bien sûr faux car si l’un gagne l’autre perd
on arrive à des totaux de points qui changent très peu le classement sauf que le Braxgata aurait pris la place de la Gantoise en play-off (donc un autre champion) et que l’Orée aurait gagné une place.
Dames

En Dames, il y a eu 25 matchs nuls pour 132 joués, soit ±19%. En faisant les mêmes remarques que pour les Messieurs, il n’y a que 2 changements qui concernent Louvain et l’Herakles.
En résumé, il n’y aurait eu qu’un changement majeur avec cette introduction des shoot-out dans notre compétition domestique. Et surtout, seulement 46 matchs sur 264 se seraient terminés sur des so. Mais la possibilité de jouer des shoot-out et de gagner 1 point n’aurait-il pas une influence sur la volonté d’aller arracher ce point via un nul ? A voir.
Commencer en jeunes
Un lecteur nous fait part de cette proposition de commencer d’office en Jeunes, à partir des U16. « Je lis dans l’interview de Thiam de ce matin : […] Les gens ne se rendent pas compte à quel point la pression et les attentes sont nocives pour l’état mental. Il y a le mental, mais aussi la technique. C’est, je pense, un long apprentissage. Ne serait-on pas bien inspiré de l’entamer dès les U16 ou U18 ? Par exemple, en prévoyant d’en faire tirer 3 ou 5 par chaque équipe à la mi-temps, avec ou sans incidence sur le résultat du match : une idée saugrenue ? »
A la mi-temps ou après le match ? Et de le faire quel que soit le résultat du match, donnant ainsi un point supplémentaire à l’équipe gagnante; le perdant de la rencontre pourrait ainsi tout de même repartir avec un point ? Pourquoi pas ?
Trop tard
La balle est dans le camp de la Fédé qui va devoir s’exprimer sur la chose… mais à moins d’un coup d’accélérateur, il serait étonnant de voir ces s.o. arriver dès septembre. A moins d’un sursaut d’énergie…

Philippe Demaret