Julie de le Court est responsable de l’école des Jeunes de l’Ombrage depuis 6 années.
Elle voit ses jeunes régulièrement piqués par les « grands clubs. Elle a publié un billet d’humeur qu’elle nous autorise à reproduire.
En tant que responsable sportif d’un club de hockey, cela un certain temps que j’hésite à écrire ‘un billet d’humeur’ mais cette année, je sens que c’est le bon moment et je profite en effet des réseaux sociaux pour partager ma réflexion, en espérant que cela puisse ouvrir le débat.
J’ai la chance de travailler dans un club de hockey qui investit une part conséquente de son budget dans son école de jeunes, et qui chaque année essaye d’améliorer encore et encore son encadrement.
Mais parfois, comme aujourd’hui, je m’interroge. Cela en vaut-il vraiment la peine ? Certains clubs, tout proches, ne partagent pas notre philosophie et investissent majoritairement dans leurs équipes jeunes 1 (souvent en DH) et récoltent alors le fruit de notre travail dès la sortie des U12.
Cela se passe principalement après l’envoi de nos jeunes en Be District, ou les règles sont censées être très claires, pas de débauchage. Et pourtant chaque année c’est la même chanson, ses jeunes-là sont contactés par les autres clubs, et oui ces clubs ont des équipes jouant en N1 ou DH jeunes avec un pouvoir attractif incontestable.
Mais comment voulez-vous avoir la chance de monter nos propres équipes en N1 si à chaque fois les meilleurs joueurs s’en vont ? Le fossé entre les « gros clubs » et le reste du peloton ne va faire que s’agrandir.
Alors que fait-on ?
On accepte et on laisse partir nos jeunes, mais à quoi bon investir temps et argent dans ce cas ?
Si au moins il existait des droits de formation comme dans d’autres sports, cela ferait peut-être un peu plus réfléchir les clubs recruteurs ?
On n’envoie plus de jeune talent en District pour éviter le débauchage, mais alors on pénalise les jeunes ?
Ou alors un jeune ne peut quitter son club avant 16 ans ? sauf si déménagement ?
Je laisse le débat ouvert, mais il faut faire quelque chose, sinon les clubs qui n’appartiennent pas au premier cercle vont dans le mur…
En effet la question mérite débat et malheureusement ce constat est à faire un peu partout dans le sport . Il y a d’une part les cas « malheureux » et puis le « clientélisme » ou la volonté de » grandir son capital social sportif » prend le pas sur la préservation des valeurs communes pour lesquelles bon nombre de clubs se battent pour les maintenir. Ce serait intéressant de mesurer le phénomène et l’impact de ces changements. Le système de sélection en District est un facteur qui permet ces dérives; à ce niveau vu que le 1er travail de sélection s’opère par les clubs , cet enregistrement à la fédération devrait ne pas permettre au joueur concerné de jouer en championnat dans les deux saisons qui suivent en dehors de son club d’origine par exemple. Ce n’est pas une panacée mais un début de réflexion .
Julie de le Court,
De tous temps, le problème que vous dénoncez et qui semble vous tenir à coeur, a toujours existé.
Je comprends votre animosité lorsque vous écrivez que vos jeunes sont régulièrement « piqués » par les grands clubs .
Sachez cependant que certains jeunes de ces grands clubs qui constatent qu’ils n’ont aucune chance de percer, changent pour un plus petit club.
Exemple, les joueurs messieurs de votre équipe première actuelle, ont-ils tous été formé à l’Ombrage, peut-être pas? En conséquence, si l’on regarde de plus près, les changement et transferts se font dans les deux sens et pourraient ainsi s’équilibrer.
En lieu et place de parler d’investissement de temps et d’argent, je vous parlerai plutôt du travail de certains bénévoles début des années 2000, époque que j’ai très bien connue au Racing de Bruxelles.
Certains jeunes garçons étaient très doués en équipe d’âge et avec les années, un groupe s’est formé. Ce groupe a toujours été protégé par les dirigeants.
L’équipe messieurs du Racing évoluait alors en Division 2 qui était l’équivalent de la Division 1 actuelle et lorsque la direction a estimé que les jeunes étaient prêt a évoluer en Messieurs, sous la houlette de Luc Melotte, ils ont pris la place des anciens en première Messieurs et ils sont montés en Division d’honneur la même année. Beau challenge qui avait été compris par tous.
Vu la situation que vous décrivez, voilà un exemple qui peut être mis en place chez-vous pour retenir filles et garçons dans votre club.
Combien de joueurs de l’actuelle équipe DH du Racing ont joué en cadet au Racing ? Votre avis m’intéresse. Merci,
Actuellement, je pense de tête qu’il n’y en a plus que deux à savoir, Gugassof et Truyens. Au début, il y a une quinzaine d’années, lorsque ces jeunes ont commencé en 2002 ou 2003 à jouer en équipe première, il y en avait au moins 8 qui avaient fait toutes leurs classes au Racing.