Protéger un(e) jeune, un club et son école de jeunes. Ou les rétribuer pour le travail accompli !
La problématique est depuis longtemps sur la table. Cela fait des années qu’on entend parler des discussions au niveau de la Commission des Jeunes et il n’y a toujours pas de décision ou d’action concrète prise. Tout au plus, l’ARBH a sorti un code de déontologie pour les entraîneurs fédéraux et ceux des Districts les enjoignant de n’influer en rien les joueurs et joueuses sur un éventuel changement de club. « Si tu veux progresser, tu dois aller dans un grand club ! » est une phrase qui ne peut plus être prononcée.
Quasi tous ont signé mais tous ne respectent pas ce code. A chaque fois qu’un petit club est visité, nous sommes sollicités pour témoigner de la razzia organisée sur leurs meilleurs éléments.Quand ce ne sont pas des mails qui nous arrivent du style : «Avez-vous vu que la coach des U16 Girls est aussi celle de l’équipe équivalente de ce club du nord anversois et que 6 joueuses de cette équipe ont été reprises alors que cette même équipe a été éliminée des play-offs et qu’en face deux des meilleures joueuses bruxelloises ont été oubliées ? »
Rencontré la semaine passée à propos de la bonne tenue des membres de son école de jeunes, Thibault Collin insistait sur la nécessaire intégrité des entraîneurs et coaches. «Ils ne peuvent pas se trouver dans des situations de conflit d’intérêt. Ils doivent être neutres, indépendants. »
Thibault Collin estimait la migration des meilleurs éléments vers les meilleurs clubs inévitable à partir d’un certain âge. « John John Dohmen a été formé chez nous, Maxime Plennevaux vient du Wadu. Ce n’est pas notre politique que d’aller chercher ailleurs. Par contre, il faut que nos jeunes se sentent bien chez nous. Et là, nous y mettons beaucoup d’effort. »
Son de cloche assez similaire du côté du Wellington. Jean-François Brouwers estime que c’est au club à garder ses jeunes chez lui : « Il faut leur offrir un bel environnement, lui montrer qu’il est bien chez nous et qu’un joueur du Well ne part pas de son club. Il y aura toujours des départs, mais aussi des arrivées car le Well est le Well. » Le past-président du Wellington était effaré par le fait qu’il faut payer les joueurs de DH. « Nous préférons mettre nos budgets dans la formation et un terrain cette année, et garder nos jeunes grâce à la qualité du club. »
Quant à parler de monnayer les transferts, Vincent Duquesne estime que ce n’est pas nécessaire. « Mais il faut valoriser l’écolage des clubs. Tout le monde débauche tout le monde. Mais il y a des clubs très agressifs. Il y a un problème avec la filière Be Gold ; il suffit de voir les compétitions de District où il y a une vingtaine de ‘scouts’ qui cherchent. Ce n’est pas réjouissant. »
Dans les clubs qui ont été pillés par des clubs voisins, Hoegaarden a connu des gros orages. Steven Gray, responsable dames et entraîneur du club, met tout en oeuvre pour que le club brabançon garde ses jeunes : « Nous avons mis en place une structure qui permet à nos jeunes de trouver un avenir. La saison prochaine, nous aurons deux équipes en nationale avec de bons espoirs de bien figurer. Il est vrai qu’il nous sera difficile de garder des talents comme Liselotte Van Lindt mais là, nous conseillons également ces talents. » L’espoir des ‘Hoegardiens’ est de ne plus se faire voler des équipes entières.
Combien coûte un jeune ?
Au niveau cotisation, le prix demandé aux parents a l’air important. Pourtant ! « Si on prend une cotisation de 500 euros et qu’un jeune lambda a son match et deux entraînements semaine, cela fait 66 ‘séances’ par an : cela ne coûte pas si cher aux parents, à peine 8 euros par séance. Certains autres sports sont bien plus coûteux. Et pour les élites, il y a bien plus que deux entraînements par semaine. Maintenant, avec une école de jeunes, un club ne fait pas des affaires financièrement ! Elle coûte plus au club que ce que les cotisations ne rapportent. »
Un jeune ne coûte pas seulement le prix de sa cotisation, mais tout ce qui gravite autour de lui pour lui permettre de jouer. « Le terrain, le club house, toutes les infrastructures, le savoir-faire du club. »
Faut-il arriver à quantifier le prix d’un jeune ? « Oui, il faut y arriver, mais bien encadré par la fédé. Nous sommes prêts à venir aux réunions : il faut faire un think-thank pour approfondir le sujet. Urgent, non, le hockey existe depuis 100 ans et ça roule, mais il faut y venir. Ça existe dans les autres sports. Il faut aussi protéger les ‘petits’ clubs qui continuent à être pillés. C’est à la fédé de prendre l’initiative. »
Un difficile processus
La fédé étudie bel et bien la manière de protéger les jeunes. Plusieurs club sont représentés dans cette commission. Une problématique pas simple à résoudre car il faut tenir compte de la réglementation, des décrets régionaux, etc. Il faut également tenir compte de la liberté individuelle. Nous suivrons les travaux de cette commission.
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