Le tournoi olympique a été un des plus serré jamais connu de toutes les compétitions internationales récentes. C’est la conclusion que tire l’ancien international anglais John Wyatt sur le site de la FIH.
Match serrés
Il souligne les scores serrés, avec plus de 50% de match nul ou gagnés par un seul but d’écart dans le tournoi masculin et un peu plus de 40% chez les Dames. Les titres et plusieurs matchs décisifs ont été disputés aux shoot-out, ce qui est unique pour les finales. Les scores larges n’ont pratiquement pas existé sauf entre les têtes de poule et les derniers. Les résultats ont été parfois surprenants et des équipes ont été imprévisibles : il ne fallait en tout cas se baser sur les derniers résultats acquis en Pro League ou en championnat d’Europe par exemple. Si l’Europe reste au-dessus du lot, l’Inde en Messieurs et la Chine en Dames ont heureusement préservé le caractère mondial du hockey.
Super gardiens
Selon Wyatt, « Chez les hommes, le match de l’Inde contre la Grande-Bretagne a été fortement influencé par l’incroyable gardien de but de Sreejesh. Pirmin Blaak et Anne Veenendaal ont joué un rôle déterminant dans la victoire des Pays-Bas aux médailles d’or, en particulier lors des shoot-out, tout comme Ye Jiao lors des victoires consécutives de la Chine aux tirs au but en quarts de finale et en demi-finale. » Le nombre de pc inscrit est en baisse de 25% par rapport à Tokyo (155 contre 209). On a pu le voir chez les Belges notamment, qui ont pourtant été chez les Messieurs les plus performants avec l’Allemagne : « Cette diminution n’était pas seulement due à des taux de conversion de pc plus faibles, mais également à l’amélioration des stratégies défensives et du gardien de but. Les défenses ont beaucoup analysé les pc et se sont réorganisées, avec la nouveauté de 2 sorteurs simultanés. La réorganisation de la défense d’une équipe qui prend une carte a également évolué avec une approche plus défensive : cela a été marquant à Paris. » Il devient donc primordial de trouver d’autres phases sur pc, tous les sleepeurs ayant été analysés à fond par les équipes.
La 3D
Une des nouveautés de Paris est l’utilisation des passes aériennes, avec notamment les louches vers le cercle et l’obligation de respecter les 5 mètres pour la défense. « La passe aérienne est devenue un outil essentiel pour briser des défenses bien organisées, en particulier dans les matchs à enjeu élevé où le jeu au niveau du sol est bloqué. » Reste à arbitrer cette phase, et là Wyatt estime que les arbitres ont bien travaillé. Ils ont dû être aidés par la vidéo, même si parfois certains arbitres ont cédé devant des équipes pressantes qui n’avaient plus le droit à cette demande; certains arbitres ont fait plus que d’habitude appel à la vidéo pour leur propre compte. « L’utilisation du système Hawkeye pour l’arbitrage vidéo a également considérablement amélioré la précision des décisions. Il y a eu 240 appels et ils auront été très utiles. » On relèvera une première, celui de l’appel à la vidéo pour revoir des phases au cours desquelles des fautes intentionnelles n’avaient pas été bien jugée ou aperçues. Désormais, une vilaine faute ne restera plus impunie.
Des refondations
Autre conclusion dans certains pays, la refondation de certaines équipes. Du côté d’André Henning, le T1 allemand, il estime avoir reformé une équipe compétitive qui n’avait plus brillé depuis 2012. « En seulement 18 mois, nous sommes devenus champions du monde et avons remporté l’argent aux Jeux Olympiques. Battus par l’Espagne en poule, nous avons grâce à quelques changements gagné la poule. Lors des huitièmes de finale, nous avons battu une Argentine en pleine forme et probablement la meilleure Inde de ces dernières années. » Henning a rajeuni son groupe. Il n’est pas le seul et aussi bien Jeroen Delmee que Paul van Ass ont considérablement modifié et rajeuni leur noyau pour réussir le doublé.
A propos de van Ass, il vient d’annoncer son retrait de la direction de l’équipe Dames. Ce qui a engendré aux Pays-Bas un terrible appel vers Raoul Ehren pour reprendre cette équipe. Va-t-on revivre le même phénomène que celui qui a touché l’équipe de France Messieurs qui n’a pas pu retenir Jeroen Delmee il y a un peu plus de deux ans pour reprendre les Oranje…et leur permettre de décrocher l’Or à Paris.
A propos de Raoul, le T1 des Red Panthers s’est exprimé sur hockey.nl. Il souligne que le trou entre la Belgique et les Pays-Bas est devenu plus petit que jamais. « Nous finissons top 4 et ratons deux fois la médaille d’un rien. Mais nous pouvons être fiers de la progression de cette équipe qui est monté jusqu’à la 3e place mondiale. Nous étions à notre meilleur niveau mais au moment décisif, cela ne nous réussit pas. Et fiers aussi d’avoir pu rassembler 8.000 supporters belges dans le stade pour nous soutenir. » Le Néerlandais trouve suffisamment de chose que pour continuer à être le T1 de cette équipe appartenant désormais au top mondial. Il est en fin de contrat et les conclusions du tournoi prises, il restera à la Fédé à renouveler sa présence à la tête des Panthers.
Arbitrage mixte
On reviendra enfin sur la mise en application d’un arbitrage mixte à la tête des rencontres, aussi bien en Dames qu’en Messieurs. Cela s’est bien passé: voilà qui devra satisfaire beaucoup de monde…
Félicitations pour vos analyses tjs très pertinentes.