Vous aurez pu lire l’histoire de la Rasante, le club Royal dont la section hockey fut fondée en 1922 et dont le club actuel a fêté les 100 ans.
Le destin de la Royale Rasante Tennis Hockey Club a été scellé en 1999 lorsque tout le club fut vendu à la chaîne Aspria. Une histoire reconstituée à partir des souvenirs d’anciens Rasantais, et corrigée par Daniel Curtis qui a tenté de sauver l’ancienne Rasante de la vente.
La fin de la rue Sombre
Après le départ en masse de l’équipe Messieurs, la Rasante va tenter de se maintenir avec des joueurs engagés pour se substituer aux partants; elle va dégringoler dans la hiérarchie. Les Dames vont rester quelques années de plus avant de quitter le club, décrochant leur dernier titre de champion de Belgique en 1991 et un triplé en Coupe de Belgique entre 1995 et 1997. Les Dames parties, le club, qui avait perdu la majorité de ses membres et se trouvait devant la vente de ses installations à Aspria, devait sauver ce qui restait. Tout est parti des parents des jeunes enfants encore inscrits au club.
Avec la commune
Ce sont Philippe De Scheemaekere, Marc Watteyne et Jacques Saint-Rémi qui ont repris les destinées du club. De Scheemaekere fut président de la nouvelle Rasante pendant 10 ans et a assuré avec son staff le passage vers le stade Fallon. « Max Kahn a vendu les parts de la coopérative à la société anglaise; une transaction où nous n’étions pas impliqués sauf que nous nous rendions compte que nous n’allions plus avoir d’avenir à la Rue Sombre. On ne savait pas si les nouveaux propriétaires allaient nous aider à continuer. Tout était acquis par Aspria, y compris (sauf erreur de ma part) les 2 terrains du haut. » Aucune solution acceptable pour les deux parties n’a été trouvée, le modèle Aspria n’étant pas compatible commercialement, sportivement et au niveau ambiance entre les deux parties.
C’est alors, fin 90, que la commune est intervenue au travers d’Eric Bott avec qui les nouveaux responsables du club ont travaillé d’arrache-pied pour trouver une solution. Avec l’échevine des Sports Claudine Peeters, c’est surtout avec Eric Bott que les dirigeants du clubs, essentiellement des parents de jeunes du club, ont travaillé au transfert du club de hockey. « Il fallait construire un terrain synthétique et les fonds ont été débloqués.En attendant de pouvoir jouer au Stade Fallon, nous avons loué nos anciens terrains en payant des locations à l’ancien président. On a créé une asbl sous le nom de Hockey Saint Lambert qui devenait le nouveau nom du club de hockey. »
Garder Rasante
C’est donc sous cette nouvelle dénomination que le club déménageait au stade Fallon. « Mais nous avons gardé le même matricule et dans les appellations du club, on a gardé le nom Rasante pour plus de facilité et aussi pour assurer une continuité. La vente de la Rasante comportait un tout, mais une sorte de gentleman agreement intervenait pour ne pas casser définitivement le lien avec ‘l’ancienne Rasante’. L’Aspria utilisait le nom Rasante, c’était devenu sa propriété. Du côté de la reprise de la rue Sombre, je pense qu’Aspria n’était pas contre l’utilisation de Rasante pour le club Hockey Saint Lambert parce que cela allait pouvoir créer une synergie entre les deux entités, certains parents du hockey s’inscrivant à l’Aspria. »
Lors de la fin de l’ancienne Rasante, c’est Marc Watteyne qui a assuré un pont entre la rue Sombre et le Stade Fallon. « Les gens disaient alors que la Rasante allait perdre son âme. La nouvelle entité s’incluait dans un projet sportif global incluant tous les sports et pas seulement le foot. Nous avons ainsi pu bénéficier d’une synthétique dernier cri. Mais effectivement, il n’y a pas eu beaucoup de gens de l’ancienne entité sportive, des Rasantais de souche, qui nous ont accompagnés. Nous venions de l’école de jeunes et à part les Caesens qui ont quelque peu assuré une transition, les Anciens étaient très rares. »
Remonter
La Rasante Saint Lambert a dû pratiquement repartir de zéro. « Créé officiellement le 24 juin 1997, le club est reparti avec essentiellement des jeunes et nous avions emmené avec nous une grosse centaine de membres. Les deux équipes Seniors ont recommencé en division 4 et les Dames sont remontées en division 1 (la DH actuelle) tandis que les Messieurs sont revenus en division 2 d’alors. On est reparti avec le nom Rasante avec l’ARBH et cela n’a pas créé de difficulté. » Par contre le qualificatif Royal n’a pas suivi le club de hockey. « Mais c’est vrai que pour les Anciens, le Royal Rasante n’a plus d’existence. Notre nouveau club a une optique de club familial, avec une ambition moins élevée en termes de top hockey, un club sympa pour les enfants; j’ai eu beaucoup d’ennuis à gérer cette transition, plus que jamais dans ma vie professionnelle. Je me souviens des ennuis pour avoir accès au terrain 3 de la Rasante avec la grille fermée avec cadenas parce qu’on n’avait pas payé la location à Max Kahn. On a maintenu le club en vie dans des conditions difficiles, sans assise précise. Le terrain a été inauguré officiellement avec un match Dames entre la Belgique et la France. » Quant aux trophées, archives, souvenirs du club, le passage tumultueux entre les deux entités a entraîné une dispersion de ces valeurs historiques qui sont actuellement difficilement localisables.
Philippe De Scheemaekere revient enfin sur toute l’histoire de ce naufrage. « Nous avions une vision uniquement sportive, mais est intervenue cette vision financière et immobilière qui a dérangé cette vision sportive, ancrée chez les Anciens et chez notre nouveau staff. » Avec le drame qui s’en est suivi… « Une période lourde en investissement pour nous, qui a finalement été couronnée de succès. » Avec aujourd’hui un des plus gros clubs de Bruxelles et le premier en termes de membres à Woluwé-saint-Lambert.