Lorsqu’il a pris la place d’assistant de Jamilon Mülders, Xavier Reckinger savait que le groupe des Damas était ambitieux.
« Nous nous sommes présentés à Johannesbourg avec 10 nouvelles joueuses par rapport à celles qui étaient présentes à Rio. Nous avons également trois titulaires qui ne sont pas présentes car elles ont des examens universitaires à présenter. C’est donc une équipe très expérimentale qui a atteint la finale en Afrique du Sud. »
Effectivement, c’est une nouvelle équipe allemande qui se déploie actuellement. Avec deux nouveaux assistants et 9 joueuses avec moins de 10 caps, le défi était grand. « Nous avons eu très peu de jours ensembles depuis le début de l’année : 26 jours ensembles dont 4 jours de voyage. Cela explique nos débuts pénibles dans le tournoi. Nous avons du mettre en place des tactiques, refaire la structure de l’équipe et appliquer à chacun des matches des systèmes différents : c’est à chaque fois des choses à apprendre. Car nous voulons être imprévisibles et ne pas présenter un jeu stéréotypé. »
Quand on dit à Reckinger que son équipe a fameusement évolué, l tempère. « Ne nous emballons pas. Même si l’Argentine n’a que 5 filles qui ont arrêté et seulement 3 pour l’Angleterre – et donc qu’elles ont plus d’expérience que nos -, nous ne sommes pas non plus au sommet de nos possibilités. A Amsterdam, nous aurons toutes nos joueuses. Nous voulons évoluer par rapport à tout ce que nous avons développé précédemment. »
N’empêche, l’Allemagne est arrivée en finale et ce résultat est surprenant par rapport au classement mondial. « Notre niveau de jeu y est, l’envie aussi. Quand je compare à la Belgique, nous bénéficions de moins de facilités. En Allemagne, c’est plus difficile au niveau combinaison avec les études : l’envie des joueuses est d’autant plus grande. Leur préparation est surtout individuelle : elles reçoivent un plan individuel et elles l’exécutent de leur côté. Et cela marche. Niveau technique et physique : les joueuses allemandes et belges se ressemblent. C’est au niveau mental et dans leur culture sportive que les Allemandes sont supérieures. On a pu voir lors de la coupe du Monde au Chili que Belges et Allemandes étaient très proches. On voit que plus tard les Allemandes acquièrent une grande confiance en elles. »
Reckinger se félicite de son choix d’aller travailler avec le staff allemand. « Nous avons une grande liberté, nous exposons chacun nos idées. Il y a une très bonne communication dans le staff et je connaissais bien Jamilon avec qui je m’entends très bien.C’est de l’air frais pour moi. C’est aussi un challenge constant pour moi et j’apprends au niveau de la préparation d’une journée : c’est très intéressant. »
Si les Allemandes n’ont pas décroché la première place, perdue aux shoot-outs 2-3, elles ont bien progressé et elles seront redoutables à Amstelveen.