Olivier Nonnon s’en est revenu de Suisse avec une nouvelle médaille d’argent en poche. Mais aussi beaucoup d’enseignements sur le déroulement de cette coupe d’Europe A et de la saison en salle par extension.
Le coach du Racing, unanimement reconnu comme un grand spécialiste de la salle, n’a pas sa langue en poche. Perfectionniste, il n’hésite pas à qualifier son équipe comme la moins bonne équipe présente à cette coupe d’Europe. « Techniquement parlant, au niveau du jeu salle, nous étions les moins forts. Mais nous avons bénéficié d’une chance incroyable lorsque nous marquons ce pc contre Arminen dans les arrêts de jeu : si nous ne gagnions pas contre eux, je suis persuadé que nous serions descendu de division. Et puis, nous avons l’expérience avec nous, avec 5 joueurs de plus de 30 ans et des techniciens au-dessus de la moyenne. »
Les stats du Racing ne sont pas très bonnes. « Nous n’avons marqué que 14 buts, soit 3 par match: c’est trop peu. Nous avons raté 3 strokes ! Nous avons joué 35 minutes sans gardien et cela nous a pas mal réussi. Comme en équipe nationale, nous donnons les buts à notre adversaire. Nous ne savons pas défendre en Belgique : c’est un gros problème. Il faudra voir ça et s’entraîner sérieusement. » C’est également ce qu’avait soulevé Alex de Chaffoy plus tôt dans l’année. « En jeu de passe, on est nulle part en Belgique. On est trop lent et trop imprécis. »
Un déroulement très inégal.
Wettingen a mal commencé son tournoi. Il l’a fini en boulet de canon. Ce fut l’inverse pour Amsterdam qui promettait mais finalement terminait sur les rotules. « Ce fut le cas pour nous aussi. On était épuisés mentalement. Les gars sont cramés et on l’a vu pour Arminen, Cologne. En finale, les Allemands ont pété les plombs et ils n’étaient plus qu’à 3 sur le terrain : en Belgique, c’est forfait; pas en international ! Il faudra changer cette règle chez nous ! Les Russes nous ont donné le match en demi-finale : je n’ai toujours pas compris ce qu’ils ont fait alors qu’ils ont la meilleure défense. N’empêche, le niveau a encore monté et avec en plus les Pays-Bas qui reviennent au premier plan après avoir négligé la salle, cela a fait du monde. Nous avons monté de niveau tout au long de ce tournoi. On termine deuxième parce qu’on est adroit. »
Le hockey en salle évolue.
Les équipes deviennent de plus en plus forte en défense. « On assiste tout doucement à du jeu de handball. Et on voit également que les équipes enlèvent leur gardien pour jouer à 6 contre 6 : plus rien en passe. Le jeu devient également affaire de spécialistes. 8 équipes sur 10 qui sont en A sont championnes de leur pays. La majorité des pays présents sont déjà champions depuis 5 ans et plus. C’est dire si ces équipes concentrent ce qu’il y a de mieux dans leurs pays. L’équipe d’Elektrostal est pour moi plus forte que l’équipe nationale russe. Il n’est plus si facile de marquer des pc : les gardiens sortent de plus en plus vite. A noter que le meilleur gardien du tournoi est Belge : c’est Philip Van Leeuw qui a décroché le titre ! »
On a également remarqué ces longues batailles sur les côtés des cercles : l’attaquant se retrouve coincé entre trois défenseurs et on assiste à un tricotage impossible. « Les arbitres ne savent plus eux-mêmes quoi siffler. Ca sert parfois à gagner du temps mais pour le reste, ce genre de phase ne sert à rien.Il faudra trouver une solution à ce problème. »
Un championnat de Belgique poussif.
Nous n’avons pas connu un championnat de Belgique très flamboyant. « Le Racing a gagné ses matches par un but d’écart. Namur n’a pas eu beaucoup le temps de s’entraîner ensemble. Sur papier, il avait l’équipe la plus forte. Heureusement que nous avons eu Tom Boon : sans lui, ç’aurait été compliqué. Je pense que nous devons nous améliorer au niveau des clubs pour avoir autre chose que deux équipes qui jouent le jeu. Au niveau arbitrage, nous avons pris d’excellente leçons grâce à l’Euro et au Mondial. L’arbitre belge est trop sévère : certainement sur les balles montantes et également sur les forcings : on doit changer cela. Ceci dit, le Racing a écopé de trop de cartes en Suisse. Ca c’est amélioré au fur et à mesure que le tournoi avançait.
Des shoot-outs s’il vous plaît !
Nonnon terminait cet entretien par louer les qualités en shoot-out de Pilou Maraite. « Il en sait pas lui-même ce qu’il va faire : il est imprévisible. Mais quelle efficacité. J’ai rencontré le président de la fédération autrichienne Kapounek et il milite pour les shoot-outs aussi bien en indoor qu’en outdoor. En cas d’égalité, ils tirent les shoot-out en Autriche et cela donne un point supplémentaire. On doit introduire cela en Belgique. »