archive 06-03-2012
C’est un hockeyeur qui s’occupe chez Touring Assistance de la mise en place d’un réseau de défibrillateurs dans les clubs sportifs et ailleurs. Christophe Moraux nous explique comment fonctionne ce système.
La santé des pratiquants n’a pas toujours été à l’ordre du jour dans beaucoup de sports.
Le hockey n’échappe pas à ces manquements, même si des efforts sont faits.
La problématique des accidents cardiaques revient régulièrement sur la table. Il y a trois ans, un hockeyeur néerlandais avait été sauvé de la mort grâce à l’intervention d’un coéquipier qui a pu utiliser un défibrillateur. Au début de cette année, un basketteur américain de 25 ans est décédé au cours d’un match à Vannes en France : le défibrillateur utilisé sur place n’était pas assez chargé.
Rencontré pour vous, Christophe Moraux, joueur de l’équipe nationale en salle et ancien international, évoluant en championnat de nationale 1 avec le Léopold. Il est chargé par Touring Assistance de mettre en place des sets de défibrillateurs dans les clubs sportifs.
Okey : D’où vient cette initiative ?
Christophe Moraux : Lors des appels qui sont faits à Touring Assistance, il nous arrive d’avoir des appels d’urgence où une assistance médicale est indispensable. Or, notre structure est en place, avec un médecin au Call Center. Répondre de plus près encore à la demande de nos affiliés est notre mission. Dans le même temps, le gouvernement avait recensé il y a trois ans tout ce qui était matériel de secours. Le constat était que les outils en présence manquaient de maintenance, n’offrait pas une sécurité de fonctionnement correcte et les gens pouvant utiliser ce matériel manquaient de formation alors que ce matériel n’était pas simple à utiliser.
Okey : Il y avait urgence ?
Christophe Moraux : On sait que lors d’un arrêt cardiaque, les 5 première minutes sont décisives. Tout dépassement d’une minute diminue de 10% les chances de survie. Les statistique européennes sont très mauvaises : on est à 4% de chance de survie alors qu’aux Etats-Unis on en est à 40% grâce à la présence partout de défibrillateurs. Alors oui, il y a urgence !
Okey : Quel matériel utilisez-vous ?
Christophe Moraux : On est parti d’un défibrillateur existant (une base Philips) qu’on a amélioré en fonction d’une étude des incidents rencontrés précédemment. Tout est prévu, y compris la guidance de l’utilisateur via un enregistrement vocal. L’appareil est doté d’une carte SIM et d’une connexion à notre Call-Center. Dès qu’on décroche l’appareil de son support, il y a un appel vers notre Call-Center ainsi que vers le 112. Un opérateur met d’abord l’utilisateur en confiance en lui posant une série de questions ; une fois que c’est fait, les différentes étapes sont décrites. Et entretemps, les secours sont en route. C’est donc bien plus qu’un simple appareil qui est mis en fonction.
Okey : L’appareil risque-t-il de tomber en panne ?
Christophe Moraux : Il y a un système de check toutes les 12 heures et il y a un signal de contrôle qui est envoyé ; en cas d’anomalie, une intervention est déclenchée et une personne vient si nécessaire remplacer l’appareil.
Okey : Que coûte cet appareil ?
Christophe Moraux : Nous ne le vendons pas ! Notre proposition est d’assurer un contrôle et une aide permanente. Nous louons l’appareil et nous le gardons sous notre responsabilité. Le prix théorique est de 126€ par mois, ce qui revient à 6.000€ pour un contrat de 5 ans. Ce n’est rien à côté du prix d’une vie … L’appareil est assuré, il ne peut être volé car il est géolocalisé avec une puce ; nous en assurons une maintenance complète.
Okey : Et le projet fonctionne ?
Christophe Moraux : Nous avons démarré en janvier 2011. Nous en avons déjà installé 400 dans des complexes sportifs, dans des sociétés, etc. Tout fonctionne parfaitement.
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