Article du 16/09/2011
Non, vraiment, c’est pas gai… Pourquoi les journaux n’aiment pas les matches en semaine…
« Quelle mouche a piqué les dirigeants fédéraux d’inscrire une journée de reprise en pleine semaine alors que pratiquement aucun stade de hockey ne dispose d’infrastructures permettant à al presse d’envoyer son compte-rendu à distance… ».
C’est ainsi que Jean-François Jourdain commençait son édito dans le supplément hockey de mardi passé. Et de prévenir que la première journée du championnat allait quasiment passer à la trappe.
Pourquoi cette dent contre la fédé? Il faut connaître le monde du journal pour savoir quelles sont les contraintes d’un tel média. Car on entendra bien sûr l’argument choc : « mais pour le foot, il n’y a pas de problème ! ». Un argument complètement à côté de la plaque (joli terme pour un journal).
Le hockey est un petit sport; il n’a aucun poids au niveau des médias: il faudra que le hockey obtienne une médaille aux Jeux, un titre de vice-champion d’Europe et soit soutenu par un sponsor qui met 10 millions d’euros sur la table (et sur celle des TV) pour qu’il ait la même place que le basket, le tennis et la formule 1 dans les médias. Autrement, il faudra se contenter de l’énorme place que donne déjà des journaux comme La Libre à notre sport préféré. ET rendre possible le travail des collaborateurs qui se battent pour lui trouver une petite place…
Jeudi soir, la première mauvaise nouvelle est que le match débute à 20.30 heures. En sachant que la première édition du journal est bouclée à 22.00 heures, cela ne laisse que quelques minutes pour terminer le papier. Il y a une énorme différence entre 20.00 et 20.30hr !
Parlons des infrastructures. Aucun stade ne possède de tribune de presse. C’est pourtant nécessaire pour que le journaliste puisse faire son boulot à l’aise. Essayez d’écrire 60 lignes -une page A4- sur un match, accoudé à une barrière, sans lumière. Ou encore de taper votre article sur un pc sans disposer d’une table et d’une chaise, sans prise de courant (ah, ces fichues batteries de pc qui ne tiennent pas plus d’une demi-heure !).
Oui car là est bien le problème: le délai et les infrastructures. Hier soir, j’ai du personnellement prendre les photos d’un match dans des conditions on ne peu plus difficiles. A la mi-temps, direction le secrétariat du club, le travail en solo après avoir pris quelques instructions auprès du journaliste; après 20 minutes, mes photos sont prêtes… plus qu’à les envoyer par le wifi du club (ah, il fonctionne pas), bon alors par le câble (marche pas non plus). Retour maison à 178 km/h pour arriver à envoyer les photos 3 minutes avant l’heure du bouclage; le secrétaire de rédaction a mis la photo les yeux fermés en l’affublant d’une légende complètement pourrie.
Quant au journaliste, en apprenant que le réseau du club ne fonctionnait pas, il a dicté sont texte par gsm, comme au bon vieux temps. Avec évidemment des bourdes assez comiques : « Le Daring qui était depuis cette année en nationale 1… » qui aurait du être « Le Daring qui est depuis 7 années en nationale 1… » ou encore : « les gardiens bruxellois se mettaient en évidence… » (y aura-t-il une plainte contre le Daring pour la cause ?)
Cela concerne les médias. Ne parlons pas des joueurs qui doivent jouer sous une lumière nettement insuffisante. Il faut en principe 300 lux; à Louvain, il a fallu rajouter des lampes derrières les buts, alimentées par un groupe électrogène pour que le terrain soit agréé. Avantage de cette solution: les joueurs peuvent jouer les yeux fermés; dès qu’il arrivent dans la lumière, ils n’ont plus qu’à shooter !
Il y a bien d’autres inconvénients qui ont déjà fait l’objet de réactions fortes; las, elles n’ont pas été entendues. On se souvient encore du fameux match en retard Antwerp-Gantoise où les pauvres Gantois ont roulé pendant trois heures (le match a débuté avec une heure et quart de retard) avant de monter sur le terrain les jambes coupées…
Bref, cette programmation n’amuse pas beaucoup de monde et il faut une nouvelle fois appeler à la raison en la matière.