Fin de l’entretien avec Boule Muschs qui fut de la partie en 1959 et qui partage ses souvenirs d’alors.
Les rencontres internationales étaient exceptionnelles dans ces années 50-60. Elles étaient alors marquées par des événements de grande ampleur. Les médias étaient alors très présents et s’emparaient des événements, ce qui fut alors bénéfique pour le Trophée.
Le hockey dans ces années-là.
Les rencontres internationales étaient rares. Il n’y avait pas de coupe du Monde, pas de coupe d’Europe, pas de ranking mondial, pas de Stick d’Or. « On organisait des tournois dans les grands pays du monde du hockey. Pour les 50 ans de l’ARBH, la Belgique a monté un tournoi avec les meilleurs au monde. C’était en 1954. Ce tournoi du Cinquantenaire a été joué au Racing. Le samedi, il y avait 9.000 personnes, c’était la demi-finale et on avait battu l’Angleterre; il n’y avait pas de football ce jour-là et on a entassé tout ce monde. Le stade du Racing était encore dans une configuration telle qu’on pouvait accueillir autant de monde, avec des pourtours qui dataient du football. Le lendemain dimanche, et il y avait 7.000 personnes. On avait fait une très bonne publicité, ça a attiré du monde hors du hockey; l’entrée était gratuite pour les enfants. Pour le reste,le matches de championnat, il y avait moins de monde évidemment. »
Les seuls tournois étaient donc des pré-olympiques et des compétitions par invitation. « Il y a eu un autre pré-olympique à Barcelone pour les JO de Tokyo. Le pré-olympique de Munich réunissait toutes les Nations qui avaient des prétentions et qui voulaient s’aligner. Il y avait donc là un écrémage. La France était forte, l’Espagne était bonne aussi mais on la battait toujours. On avait Ernst Willicq comme entraîneur; c’était un maître en la matière. S’il avait eu les pleins pouvoirs à Mexico, on aurait été en demi-finale; les directeurs de l’équipe belge n’était pas top. Willicq est allé entraîner l’Espagne pour les JO : il les a coaché durant deux mois dans la propriété de Pablo Negre; ce dernier y avait construit un terrain de hockey ! Les Espagnols ont décroché la médaille de bronze à Rome. Avec Dualde comme capitaine. L’Espagne a repris Willicq 4 ans après et elle a terminé 4e à Tokyo. A Mexico, on a mené contre l’Inde à 18 minutes de la fin et on s’est ramassé deux buts sur des erreurs d’arbitrage de deux arbitres de Singapour : c’était invraisemblable. »
La Belgique en Inde
Parmi les tournois qui ont marqué, celui de Lahore en 1969 fut énorme. « J’y étais parti comme coach. Mais Jean-Marie Buisset a imposé que je joue, ne faisant pas confiance à ses deux back. Moi je ne voulais pas mais le Bui est allé trouver René Franck et l’a convaincu de m’aligner. J’ai dû jouer. On a fait 1-1 contre l’Allemagne de l’Ouest (but de Jean Toussaint), battu 0-2 par le Pakistan et gagné 4-0 l’Allemagne de l’Est. On a eu d’autres matches : on jouait en Allemagne de l’Est puis on continuait en train vers la Tchécoslovaquie. C’était épique. Tous ces tournois étaient par invitation et on était tenus d’honorer ces invitations. »
C’est en allant voir et supporter cette équipe (j’avais 13 ans en 1959) que j’ai eu l’ambition d’essayer de leur ressembler !
Boule, quel conteur, magnifique!