Cela fait déjà plusieurs fois que Luc van der Hofstadt assiste à la venue de délégations belges en Afrique du Sud. Ce furent les Red Lions lors de leurs stages d’hiver au Cap (avec qui il avait organisé un parcours) et ce fut également le cas lors de la coupe du Monde des Masters au Cap il y a quelques jours. « Oui, là j’étais dans les tribunes lors des rencontres des Old Lions où les 60+ ont terminé à une belle 6e place; sur 15 équipes dans un Mondial, c’est top. »
Coach d’entreprise, il est parti vivre une fantastique aventure en Afrique du Sud il y a bien tôt 10 ans. « J’y ai fondé une antenne du Mentally Fit institute au Cap et on y est aujourd’hui solidement implanté. Ici, il y a beaucoup de Belges qui ont choisi de vivre dans un environnement avec une excellente qualité de vie. » Ancien joueur du Beerschot, il a continué à jouer en Afrique du Sud. « J’habite à une vingtaine de kilomètres du Cap, dans un village de pêcheurs appelé Hout Bay. J’ai rejoint une équipe de Masters au club du Pinelands. C’est un club d’une centaine de membres et on joue sur le terrain de l’école. »
Via les écoles
Le hockey en Afrique du Sud est loin d’être développé comme en Europe. Il est essentiellement réservé aux privilégiés et aux Blancs. « Il n’y a pas de compétitions pour les jeunes et c’est à l’école que le hockey se développe. C’est dans les écoles qu’il y a des terrains synthétiques; chaque école a sa piscine, au moins son demi-astro et son terrain d’athlétisme. L’école internationale de Hout Bay a un terrain en bon vieux gazon. On commence tôt dans les écoles mais les jeunes ne rejoignent les clubs de hockey que pour jouer dans une équipe seniors; on a ainsi des gars de 14 ans qui jouent avec des adultes. On a un fameux retard sur la Belgique. Ici, tout est amateur; on paie tous les déplacements, y compris pour les équipes du top. » On se souviendra en effet que les équipes nationales ont souvent été en difficulté et qu’une année, alors que les deux équipes représentatives étaient qualifiées pour les JO, le comité olympique sud-africain ne leur a pas attribué de budget pour Rio.
En Province
Les championnats de hockey se déroule par région. « On est divisé en Province et nous sommes la Western Province. Le plus gros club est au Cap et se nomme le Western Province Cricket club. Ici, on joue au hockey en hiver et au cricket en été. Il y a une dizaine de clubs dans notre province. Il y a 5 provinces et on détermine le champion par un inter-provincial. Pour mon équipe de Master, on a terminé champion en division C. Une des particularités de nos équipes est qu’on est mixte. 80% des équipes ont des femmes au sein de leurs noyaux. Et puis, il y a un autre championnat qui est celui du Grand Masters. Et là, c’est très particulier car on fait en sorte que les équipes qui se rencontrent soient de valeur équivalente. C’est ainsi que chaque joueur a une couleur et on lui attribue (individuellement donc) des points : puis on compose les équipes avec des joueurs de tous les clubs mélangés. Cela se joue à 7 équipes le lundi soir en 2 fois 25 minutes. C’est très convivial et bien dans un esprit de camaraderie. » On notera que le hockey se joue plutôt le samedi. « J’ai été dans mon club un dimanche et il était complètement vide (sourire) »
Diversité
On ne peut pas ne pas parler de l’apartheid qui a régné en Afrique du Sud. Dans ce pays, lorsqu’on s’inscrit, on doit mentionner sa race et on parle de sa couleur. Un concept délicat quand on est Belge ou Européen. « On parle de ‘colored’. Depuis la fin de l’apartheid, le gouvernement impose des quotas et soutient cela financièrement. Depuis pas mal d’années, les équipes nationales ont désormais des joueurs provenant de la diversité. On a d’ailleurs d’excellents joueurs comme les frères Cassiem qui jouent en Europe. »
Coach
En ayant coaché des équipes en Belgique, surtout au niveau mental, Luc van der Hofstadt a pu également côtoyer les Red Lions au Cap et faire un bout de chemin avec eux. « Et je coache également des joueurs ici, en les aidant à se frayer une chemin vers le top. Le hockey sud-africain manque de moyens. Le nouveau ministre des Sports Gayton McKenzie a promis d’accorder plus de budget au sport dans son ensemble. L’Afrique du hockey est pauvre et notre pays est qualifié presque d’office tous les 4 ans pour les JO : il n’y a que l’Egypte et le Ghana en Messieurs, le Kenya, le Ghana et un peu le Zimbabwe en Dames qui offrent une certaine opposition. »
Luc vdh avec Tom Boon lors d’un stage des Red Lions.