Quand Xavi Arnau a reçu un coup de téléphone d’un de ses amis lui informant que le Japon cherchait un coach pour son équipe Dames, l’Espagnol n’a pas hésité à tenter le coup. On était en septembre 2020 et finalement 7 candidats étaient retenus. « Finalement, c’était la coach Dames australienne qui était à Sydney en 200 ou moi. Les Japonais ont choisi pour un Européen. La sélection a duré deux mois, avec un grand nombre de téléphones et de réunions par Internet. » Xavi Arnau était à ce moment-là coach des Dames du White Star et responsable sportif au Lara. Il a discuté avec les deux directions qui ont compris son choix de partir pour cette expérience unique aux JO. Arnau est parti sans famille, au plus fort de la crise de la Covid. « Quand je suis arrivé là-bas, je suis resté enfermé dans un chambre pendant 14 jours : horrible! »
Sans staff
Le nouveau T1 s’attendait à trouver une équipe bien préparée, avec un large staff; ce n’était pas le cas. « Pas d’entraîneur de gardienne, pas de spécialiste pc, un entraîneur physique peu présent. Et un manager qui ne parlait pas anglais. Seules, deux joueuses parlaient anglais : une qui jouait à Oranje Rood et une autre en Australie. C’est le directeur technique de la fédération japonaise qui a servi d’interprète. En fait cette équipe était moins bien encadrée qu’une petite équipe de notre championnat DH. C’était hallucinant ! » Arnau allait alors à la recherche d’un traducteur et engageait une ancienne joueuse de l’équipe japonaise. « L’avantage, c’est qu’elle connaissait déjà le sport. Mais au Japon, il n’y a personne qui connaît le hockey international et de haut niveau. Les joueuses font partie de 4 société Coca, Sony, Orange et Nanto Bank. Elles y travaillent le matin et s’entraînent l’après-midi. La base de leur travail, c’est la répétition des mouvements, des phases, mais pas d’autres choses. Finalement, je suis parti de zéro par rapport au hockey moderne. J’ai pu compter sur l’apport de Take Taekema et de Xavi Trenchs pour des entraînements spécialisés. Ils ont d’abord fait les entraînements par Zoom, pour finalement pouvoir venir le dernier mois sur place au Japon. »
Contents du résultat
Les Japonaises ont terminé dernières de leur poule, non sans avoir réussi des résultats étonnants. Des défaites 0-1 face à l’Australie, 1-2 contre la Nouvelle-Zélande, 3-4 contre la Chine, 1-2 contre l’Argentine. De quoi enchanter le président de la fédération japonaise : « Il était très content et nous félicitait tous. Mais je lui rappelais aussi qu’on avait perdu les rencontres. N’empêche, disait-il. Nous avons aussi reçu des compliments de l’Argentine et de l’Australie qui me disait que ce Japon-là était tout sauf facile à jouer. » Et de souligner que le Japon était tout de même 14e mondiale. Avec peu de joueuses qui auront connu une expérience internationale si ce n’est 3 joueuses qui sont venues 6 mois en Espagne, une à Egara et 2 au Real Sociedad. L’avenir du Japon se fera sans Xavi Arnau qui avait tenu à honorer son contrat de 6 mois jusqu’aux JO. « Il n’y a plus de compétition avant début 2023. La Covid ne l’autorise pas. Beaucoup m’ont demandé de rester. C’était une expérience super chouette, mais j’en suis sorti extrêmement fatigué. Sans staff, avec une traductrice, c’était lourd. » Depuis, il est bien reposé et compte se lancer vers de nouvelles opportunités.