C’est cette année que le club de Verviers fête son centenaire. Créé en 1924, il avait en fait déjà été formé en 1912, moment où une première équipe de hockey avait joué avec les industriels de la ville. Le club débute à l’île Adam au milieu des usines verviétoises. Les 100 ans officiels sont donc un peu plus élevés et ne font que consolider la valeur du club.
470 membres
Le RHCV est le plus gros club sportif de la ville (en sport collectif, le plus gros étant celui de gymnastique) et est saturé au niveau de son unique terrain. Club familial et connu pour savoir faire la fête, il est basé sur quelques familles qui ont pour noms les Gillet, Franssen, Leruth et bien d’autres. « Les Gillet sont omniprésents, explique Thomas Lejeune Debarre, le président du club. Il y avait 4 frères Gillet en 1964 qui ont eu chacun plusieurs enfants, garçons et filles. On a aujourd’hui des enfants Gillet dans toutes les catégories du club, avec entre autre, un petit-fils en équipe première. Polo Franssen fut président pendant 6 ans dans les années ’90. » Le club a déménagé quelques fois avant d’aboutir sur les hauteurs de Heusy où il domine toute la vallée et en fait une des clubs à la plus belle situation du pays.
Décentré
Le club est loin des grands centres du hockey belge. Un handicap. « C’est un grand défi pour nous car, de tout temps, les clubs avaient des réticences à faire le voyage jusqu’à chez nous. Mais cela a diminué et c’est uniquement en Mineures qu’on enregistre encore quelques forfaits. En hiver, les équipes nous téléphonent avant de se déplacer pour savoir si le terrain est enneigé. Mais ce n’est pas tant la neige et le gel qui sont ennuyeux : c’est le vent qui rend la pratique plutôt moins agréable, la sensation de froid est amplifiée par le fait que le terrain est très exposé. Pour les jeunes, les parents sont très fair-play et viennent jusqu’à Verviers, avec le sourire. Bon, la neige, c’est notre particularité (rires). » N’en reste pas moins que le club ne peut compter que sur ses membres pour aligner des équipes et que pouvoir embaucher des renforts des autres régions est illusoire. « Le club est régional, il ne peut compter que sur l’apport local et c’est une réalité, mais nous pouvons peut-être aller voir juste un peu plus loin, les frontières sont proches « , explique TLD dans son interview sur Vedia. (L’interview du président à Télé Verviers). C’est ainsi que le coach de l’équipe première est un Néerlandais de Maastricht qui s’est parfaitement intégré au club : Michiel Stap fut coach de Nijmegen.
Maximum 700
Le club compte un peu plus de 400 membres. « On vise les 500 membres pour la saison prochaine : c’est ambitieux mais faisable ; contrairement aux précédentes vagues connues dans les autres clubs, les résultats des équipes nationales n’ont pas eu d’impact sur notre progression. C’est la période Covid qui nous a vu progresser. Nous avons fait une projection sur les possibilité de l’arrondissement et nous ne pourrions pas aller au-delà des 700. On peut se comparer à des clubs comme Hoegaarden ou Temse. » Avec ce nombre de membres, le club connaît ses limites, notamment budgétaire. « Nous n’allons pas faire de folies en engageant des stars payées. Ici, tout le monde paie sa cotisation. »
Terrain non homologué
L’urgence du club, c’est son terrain : il n’est plus homologué par la Fédé et si le club était monté (il a joué les barrages et a échoué de peu face à la Rasante), il aurait du jouer sur un autre terrain. « On a envisagé la chose en cas de montée. Il était prévu d’aller jouer sur un mouillé à Maastricht; cela aurait été un cas très particulier de jouer notre championnat de Belgique à l’étranger ! Nous devons nous doter d’un nouveau terrain et effectivement, il est prévu pour l’année prochaine : il y a urgence absolue. Le budget est accordé par la Ville, nous n’attendons plus que celui de la Région via Infrasport : tous les politiques ont validé notre besoin. » Le nouveau terrain sera bien sûr mouillé et il est prévu d’y rajouter une demi-terrain pour permettre aux plus jeunes de jouer. « A terme (dans les 10 ans), nous envisageons de créer un second terrain : on cherche les possibilités de s’étendre, cela ferait du bien au club. »
Modèle familial
Verviers n’a pas tutoyé les sommets. Son meilleur score est est la montée en division 2 (la Nationale 1 d’aujourd’hui) en 1997/1998 avec un match de barrage contre l’Antwerp. « C’est un match dont tout le monde se souvient. Notre barrage de cette année est également un souvenir récent qui nous aura marqué. Notre objectif est de rester dans le top de la Nationale 2 pour aller chercher la D1. En Dames, nous redescendons en Nat 3 avec l’objectif de remonter en 2 : nous avons un excellent vivier de jeunes filles. Il n’y a pas de honte à jouer à ce niveau-là. Nous n’avons pas le budget comme celui des clubs de Nationale 1. Il en faut pour tout le monde (sourire). Les gros clubs comme on en voit à la TV, ça peut faire rêver, mais personnellement et comme gestionnaire de club, je veux rester raisonnable : ce que les membres attendent de moi, ce n’est pas l’aventure. D’ailleurs, on a obtenu la Licence : c’est une reconnaissance et une confirmation que l’on gère le club sérieusement. »
Les Béliers
Le club a été reçu à l’Hôtel de Ville vendredi passé et fêtera dignement son centenaire en novembre avec le gala et une exposition de photos du club. « Nous sommes sans doute le 9e club le plus ancien de Belgique; si on compte les clubs qui ont déjà fêté leur centenaire, cela doit faire le compte. On nous appelait les Lainiers, en rapport avec l’industrie qui est celle qui caractérise la région. Il y a quelques années, pour se différencier d’avec le football, nous avons changé de surnom et on nous appelle désormais les Béliers : ils fournissent aussi de la laine. Et nos Dames se sont appelées elle-mêmes les Brebis (rires).«