Ils sont plusieurs Belges qui ont oeuvré à Paris en tant que bénévoles. Nous avions déjà évoqué le séjour de René Pirlot en tant qu’officier de liaison des équipes belges. C’est un autre Ucclois qui nous raconte son séjour à Colombes.
Vincent Muylle fut joueur dans la grande équipe d’Uccle Sport (avec Bob Maroye, Stoupel, Miserque, Zembsch, Moraux, Geens,… ) où il décrochait deux titres, puis 7 ans avec l’Orée (avec entre autres les frères Remy et Smissaert, et aussi Coco Coudron) et pour finir en DH au Sukkelweg jusqu’à l’âge de 38 ans. Il a posé sa candidature pour être bénévole à Paris et a été retenu parmi les candidats qui ont oeuvré au stade Yves du Manoir. Puis est venu le problème de trouver un logement pour la période complète : « Au début, c’était très compliqué et impayable. Mais à partir d’avril, les prix ont sérieusement diminué car il y avait trop d’offres. Pour finir, j’ai trouvé un chouette petit appart Airbnb à 3 km du Stade. A 2 minutes en vélo. »
Gérer les photographes
Muylle a été désigné comme gestionnaire des photographes qui ont suivi la compétition de hockey. Une cinquantaine de photographes étaient accrédités au stade Yves du Manoir et on en comptait une vingtaine à chaque match. « Une anecdote : pour la fameuse finale avec Usain Bolt en 2012, il y avait 820 photographes et 1100 candidats… Je devais m’occuper de la mise en place des photographes sur le terrain mais aussi de la gestion en salle de presse. Il y avait des photographes de Belgique, France, Allemagne, Suisse, Espagne, Pays-Bas, Argentine, USA, Australie, Nouvelle-Zélande, Inde, Palestine, Chine, Canada, Afrique du Sud…j’en oublie probablement. »
Un métier stressant
« J’ai découvert un métier très intéressant, technique et souvent stressant, avec cette recherche permanente de ‘LA’ photo. Comme celle du surfeur « en lévitation » ou du BMX qui semblait grimper l’Obélisque de Paris, photos déjà culte de Paris 2024. J’ai eu l’occasion de découvrir les JO de l’intérieur, une énorme machine où direct oblige, tout est minuté et synchronisé. »
Un Palestinien
« J’ai fait de belles rencontres, comme celle d’un photographe palestinien de l’agence AFP qui a découvert le sport alors que, chez lui, son métier c’est la couverture de la vie en Palestine avec ses évènements journaliers souvent dramatiques. Il était à la fois ému et euphorique quand il m’a dit ceci. « Ici aux Jeux Olympiques, tout le monte rigole, tout le monde s’amuse, tout le monde crie et tout le monde sourit, chez moi ça n’existe pas, il n’y a pas de sport« .
J’ai viré le président de la FIH
« Une anecdote comme celle d’un avant-match de l’Inde où j’ai viré un gars qui était sur le dernier emplacement réservé aux photographes accrédités : je devais encore placer le dernier. Il s’est avéré que l’intrus était le Président de la FIH. On s’est régulièrement revus, on a sympathisé et régulièrement discuté ensemble. »
Quelques chiffres
Le tournoi de hockey a rassemblé 25.000 spectateurs par jour. 1.250 personnes s’occupaient de l’organisation journalière, dont 850 volontaires. « Il y avait au moins 200 policiers, gendarmes et militaires aux alentours. Les photographes faisaient leur travail au bord des terrains, sous le cagnard et sans ombre. On leur apportait régulièrement à boire ainsi que des serviettes humides. Bref les JO, beaucoup de travail, de longues journées (8-22.30hr), mais une expérience très enrichissante. »
La FIH contente
Dans un communiqué, la fédération internationale a manifesté son contentement après le tournoi olympique. Relevant un total de 340.000 spectateurs des quatre coins du monde, dont des milliers de Belges et remerciant les organisateurs et les bénévoles.. dont Vincent Muylle.