Philippe Clément vient de remettre les clefs de la maison étoilée du White Star à son successeur. Après 16 années de présidence, il a passé la main en douceur à son secrétaire Damien Vincent.
En douceur
Le nouveau ex-président a remis son tablier de président à son secrétaire et peut partir la conscience tranquille : « Damien est le successeur parfait. Il était un précieux secrétaire et est dans le staff depuis 4 ans. La nouvelle équipe est déjà en place depuis pas mal de temps et ils connaissent bien le club. Elle continuera à le développer avec en vue un renouvellement du 2e terrain et le gros défi du club house à repenser. Le club complet, avec le tennis et le padel, compte près de 2.000 membres. J’ai connu deux époques dans mon mandat : celle des bénévoles qui remplissaient les fonctions dans l’esprit d’alors et puis la nouvelle époque avec l’introduction de la Licence il y a 5 ans. C’est alors que sont venus des « spécialistes » dans leur domaine comme Jean-François Feller au juridique, Didier Tshidimba pour la stratégie -il nous vient de la société Roland Berger-, Christine Schréder pour la communication ou Anthony Santino pour le sportif. » L’équipe complète est composée d’une grosse vingtaine de personnes. « Avec trois directeurs opérationnels Thibaut Devroye et Benoît Vanderborght, plus Olivier Jacquemin pour l’Infra. Sans oublier bien sûr Didier Muller qui est le directeur financier depuis plus de 20 ans. »
Début à Evere-Lambermont
Philippe Clément a suivi le parcours du ‘White’ depuis son établissement conjoint avec le club du Lambermont. « On jouait en vert et blanc. J’ai débuté en 1972 et j’ai toujours joué dans les équipes premières de chaque catégorie. J’ai joué 20 matchs en équipe fanion avec les Muller, Ronsmans, Gucassoff, Van Tuyckom, Van Oost et Eric Coudron. Puis j’ai été atteint au genou par une arthrite septique : c’est un streptocoque qui a mangé mon cartilage. J’ai été 1 mois en hôpital et j’ai mis deux ans avant de me remettre; j’ai tenté de revenir mais c’était impossible. Ma carrière, je peux dire prometteuse, était terminée. »
En 2007
Philippe Clément reprenait la présidence du White Star des mains de Philippe Vandenschrik en juin 2007 après être passé par tous les comités du club. « Nous avions 280 membres et une terrain sablé. On a alors décidé d’installer un semi-mouillé en 2009, le tout inauguré avec ce fameux ‘Band’ de cornemuses déniché par Didier Muller. Le club comptait, quand j’ai débuté, deux équipes Dames et est passé à 8 ! Il y a eu l’engouement des équipes nationales, mais aussi le fait que nous étions central par rapport aux communes d’Evere, Schaerbeek et Etterbeek; le club le plus proche est celui de la Rasante. Nous avons mené une politique de recrutement dans les écoles et cela a payé. »
La commune d’Evere
Philippe Clément allait se faire connaître auprès des autorités communales. « Il était important de prendre contact avec la commune : personne n’y connaissait le hockey; j’ai tissé des liens. J’ai d’abord eu Rudy Vervoort comme interlocuteur puis Ridouane Chahid, l’actuel bourgmestre. Nous sommes locataires dans le parc sportif d’Evere et nous sommes montés aujourd’hui à 1.200 membres, avec l’arrivée en 2017 d’un nouveau terrain mouillé avec tribune et un excellent éclairage. Notre impact social est important. » Le projet du second terrain était d’impliquer le football américain avec le hockey, mais, finalement, vu la croissance, le terrain a été uniquement dédié au hockey. « L’impact de Ridouane a été déterminant pour le développement du club et l’installation du terrain; c’est un homme très à l’écoute et participatif. » Avec un montant de cotisation dans la moyenne basse du pays, le club n’a pas voulu faire supporter des coûts de développement à ses membres. « Nous avons des coûts pour l’école des jeunes qui sont couverts par les cotisations mais aussi le bar et le sponsoring. »
Evénements
Le White Star est connu pour être un club qui organise beaucoup d’événements festifs. « C’est dans nos valeurs. Nous sommes sérieusement sportifs mais aussi festifs. Nous avons des organisations comme le Magnolia, le Corporate, les Thursday en juin, le tournoi des familles et des jeunes. Si nous avons des coûts extraordinaires, hé bien, nous sommes prêts à monter une organisation supplémentaire… » Le club sait faire la fête et a sorti un CD avec les chansons du club : « Pour le Centenaire, des Anciens ont repris des chansons qui ont traversé le temps. »
Le plus haut possible sans folie
Le past-président a toujours voulu viser haut au niveau sportif. « Nous sommes arrivés à avoir les deux équipes en DH, mais toujours sans dépenser des sommes folles. On avait des contrats avec des étrangers qui entraînaient les jeunes mais sans être payés pour jouer. Tous les joueurs et joueuses avaient des arrangements personnels qui faisait qu’ils jouaient chez nous sans que cela implique un budget spécifique. Avec la professionnalisation, ce ne sera sans doute plus vrai dans les années à venir. »
Les équipes du White Star font partie de cette catégorie des équipes ascenseurs. « Oui, on monte, on essaye de rester et si on redescend, on s’en accommode à partir du moment où les résultats sont acceptables et qu’on ne prenne pas des casquettes à chaque rencontre. Mais il ne faut pas qu’on descende de Nationale 1 : là, il faut mettre les moyens mais ne jamais mettre en danger la stabilité financière et ne pas aller vers les budgets de certains clubs que je trouve colossaux. Je n’ai jamais voulu qu’on se mette dans le rouge. »
Les crises
Philippe Clément a évoqué les crises au travers desquelles le club a dû se frayer un chemin. « Je revois les attentats qui ont obligé les autorités à fermer le parc d’Evere. C’était compliqué, tout comme le fait de jouer devant des tribunes vides ou lorsque les championnats hors DH ont été annulés. La Licence nous a été accordée et c’est tout de même un succès face à ces contraintes exigeantes. Mais nécessaires. »
Gabriel
Le club a connu le plaisir d’avoir un membre illustre dans ses équipes de jeunes. « Nous avons eu le Prince Gabriel. C’était un gars très simple, très sympathique. On a eu de très bons contacts avec le Palais. Les consignes étaient très strictes et il y avait des choses à respecter. Il a dû arrêter à l’âge de 16 ans mais ce fut une très belle période pour nous, un honneur. »
De beaux événements
Le club a pu organiser des matchs internationaux contre les Pays-Bas, la France et l’Irlande. « De grands moments pour le club avec la réception de nos Red Lions. Il y a aussi nos titres en salle, 2018 où nous avions nos deux équipes en DH. Ce qui fait qu’on garde nos jeunes qui ont un beau challenge d’aller jouer en équipe première. Je reviens sur l’exemple d’Arnaud Dykmans qui m’a remercié de l’avoir convaincu de rester au club. Mes beaux souvenirs sont également les titres en salle et ces coupes d’Europe à Prague et à Lisbonne pour les Dames et à Poznan pour les Messieurs. »
Un drame
Le décès de Jean-Paul Muller sur le terrain. « Oui, cela été horrible. Il s’est effondré et il n’y a rien eu à faire. » Le terrain (2) est d’ailleurs nommé le terrain Yole.
Le stade fédéral
Il a été question d’installer le stade national à Evere. « Oui, c’était un projet qui avait été bien avancé mais finalement notre échevin des Sports a tenu compte des autres sports. Cela aurait trop impacté les autres disciplines. Il a été question d’aller sur l’ancien espace de l’Otan,un endroit fantastique, mais cela a finalement été abandonné. »
Relation avec l’ARBH
Dans les divers points que le président a abordé, il a souligné l’importance de d’avoir des relations avec la Fédé. « Cette dernière doit aller plus vers les clubs, se rapprocher d’eux. Elle doit écouter les besoins et les désirs des clubs. »
Merci à ma famille
Philippe Clément tient à mettre en avance sa famille qui lui a permis de consacrer la moitié de son temps au White. « Ma femme Martine et mes enfants Maxime et Alicia m’ont permis de faire ce job au mieux pendant toutes ces années; je leur suis reconnaissant. »